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I mai de djézembro

Comune: La Salle
Categoria: Poesia

On coou que le verdjè son topoou de blan, lo tralie pi delecatte de to l’an pou ognan-i.
Foou que lo ten suche bièn quai é pistoou frette; se lo térèn dzale l’è oncò mieui.
Vitto lo mateun Toninno arue avouéi sa voya de rie é se cutéi bièn moloou.
Lo pouèa l’è ihoou ongréichà a tsahagne, la vatse dza a cartéi l’è pendua a la coo .
L’è l’eua de comenhiè a tsapléi totte, a petchoou petchoou bocón.
Adón, pe le seuisesse é le salàn vardèn la tséa pi mégra é djondèn an mia de laa.
An raga pase a la machinna dou u tréi bocón pe coou, foou poou apeutréi lo pleuro!
Can la poha l’è preui garva Toninno pren la coueuillèa é to todzèn mezeue le gou.
Shhhut! L’è ontrèn a contéi! Tcheucca de paivro, an mia de soou é qui iàn modéi?
Lai va gn ommo di groou bréi, pe veriè amodo é amoueléi to d’on cotéi.
Lechèn prende de gou, betèn mocque le tartuffle é le raise su lo fouà.
Gn atenden pouèn bae on creppe é meudjè an pouegnà de « ravioli ». Son-he bon ? Von beun bo !
Don la groousa tseuidée l’eue boleucque dai gran ten, tornèn i tralie é quetèn de bartaléi.
Le fenne plummon le tartuffle, le rague coppon le raise… “Betooude dobblo gan che l’è couezèn!”
Cotchón tornèye vitto s’aprotchè a la tobla pe tsapléi le couenne, pai feyèn oncó an mia de codegueun!
…“Pappa le couenne son due, lamo poou”, é pappa molle le cutéi, llu l’è bon!
«Apréi pasa-le-zè dou coou a la machinna, iàn-pe Toninno le-z-aséizon-éi.»
Tcheu le bocón son preste p’ataquéi avouéi le bodeun, don la matte l’è to tsaploou.
Le coouhe d’aille don on pateun blan pe baillè de gou i veun (betèn mocque séi bon) que couè su lo fouà.
Lo san rodzo é brillèn vouéidjà don la matte onsemblo a…
…torne areuéi Toninno avouéi sa fameuza coueuillèa, todzò la méima, foou poou se trompéi!
Pouije di gobelette, on creppe i mandzo de la coueuillèa é to todzèn :
la gneue moscatte, é l’è bo, lo paivro, é l’è bo, la soou, é l’è bo, la canalla, poou treutte, é l’è bo!
É modda é veuria to lo pahón, don totte le cougne, canque i fon!
Quetèn oncò so on moman-ette a repozéi, aprestèn lo reste pe posai contchan-ì.
Cotchón betèye le fiselle é le bouéi a ben don l’eue, pai fon poou de gneui.
An raga féi la flotta, la tchan avouéi le dae mae é l’otra coppe : on creppe secque, sensa rahiè !
Mamma lame poou tan é adón l’è tanta que agouhe la poha di seuiseusse: va bièn pai, l’a preui gou.
L’è l’eua d’ataquéi a ombotéi.
Tsapèn tréi balle poueunte su la tobla, pe sisse que son bon a onfiseléi.
Le-z-otre tsardzon la machinna a ombotéi, an polotta de poha pe coou è stchaff bo don lo pleuro!
An raga veurie la manivella é Toninno onfeulle lo bouéi , se éidze todzò avouéi on pateun blan.
Lo fi a l’entòo de la poueunte, lo bouéi bièn saroou i sondzón é ià, on gneui é on déi apréi l’otro.
Apréi l’è mamma que crée totte le tsan-ie pe fée saillì l’èa.
Tanta melatte le tsaèn envo de totte seutte bon-e bague su pe le-z-étseléi, canque a la tsambra de la tséa.
Ivre é hlloou la porta tcheu le coou ; le tsatte dèyon fran poou euntréi.
Le seuiseusse, le salàn, le bodeun é le codegueun son pendù protso méi dèyon poou se totchè, jaméi.
Ara an mia de pachèn-he, foou baillè lo ten de bièn setchè.

Mersì Toninno pe to sen que t’oou onhègnà,
pe le dzornéi pasée a tsegnoléi,
é pe totte le conte de seulle dzée d’on coou que no-z-an tan fa rie !

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I mai de djézembro

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Ita

Au mois de décembre

Une fois les prés couverts de blanc, le travail le plus délicat de l’année peut commencer.
Il faut que le temps soit doux et plutôt froid ; si le sol a gelé c’est encore mieux.
Tôt le matin Toninno arrive avec son envie de rire et ses couteaux bien aiguisés.
Le porc a été engraissé avec des châtaignes, la vache à morceaux est pendue dans la cour.
L’heure est venue de tout émince, en petits morceaux.
Alors, pour les saucisses et les salamis on garde la viande meilleure et on y rajoute un peu de lard.
Une fillette s’installe à la hache-viande et passe deux ou trois morceaux à la fois, sans exagérer!
Quand la mixture de viande est prête Toninno prend la cuillère et tout doucement il dose les ingrédients.
Shhhut ! il est en train de compter ! Un peu de poivre, en peu de sel et qui va tout mélanger ?
Il faut un homme avec de gros bras, pour bien amalgamer et mettre le tout sur le côté.
Laissons assaisonner, mettons les pommes de terre et les betteraves sur le feu.
En attendant on peut boire un coup et manger un peu de « ravioli ». est-ce qu’ils sont bons ? Ça va !
Dans la grande chaudière l’eau bouillit depuis longtemps, on revient au boulot et on ne bavarde plus.
Les femmes pèlent les pommes de terre, les fillettes les betteraves… « Mettez des gants, c’est bouillant ! »
Que quelqu’un approche la table pour émincer les couennes, ainsi on pourra faire des saucissons à cuire !
… « Papa les couennes sont dures à couper, j’aime pas », é papa aiguise le couteau, il sait comment faire !
« Après passez-les deux fois à la hache-viande, Toninno viendra les assaisonner. »
Tous les morceaux sont prêts pour commencer avec les boudins, dans la maie tout est émincé.
Les gousses d’ail dans un torchon blanc pour donner du gout au vin qui bouillit sur le feu.
Le sang rouge et brillant versé dans la maie avec…
…revoici Toninno avec sa fameuse cuillère, toujours la même, il ne faut pas se tromper !
Il prélève du gobelet, un coup au manche de la cuillère et tout doucement :
La noix muscade, et hop, le poivre, et hop, le sel, et hop, la cannelle, pas trop et hop !
Mélange et retourne la pâte, dans tous les sens, jusqu’au fond !
Laissons ça aussi on moment à reposer, préparons ce qu’il nous faut pour pouvoir continuer.
Que quelqu’un mette les ficelles et les boyaux dans l’eau, pour qu’il ne fassent pas de nœuds.
Une fillette fait l’écheveau, le serre avec les deux mains et l’autre coupe : un coup sec, sans le déchirer !
Maman n’aime pas trop, alors c’est Tanta qui qui goute la pâte à saucisses : c’est bon, assez assaisonnée !
C’est l’heure d’embosser.
On enfonce trois clous dans la table, pour ceux qui savent lier les saucisses.
Les autres chargent la machine à embosser, une boule de viande à la fois et stchaff dans l’entonnoir !
Une fillette fait tourner la manivelle et Toninno enfile le boyau, à l’aide d’un torchon blanc.
Le fil autour du clou, le boyau bien serré et c’est parti, un nœud suit l’autre.
Après c’est maman qui perce les chaines de saucisses pour faire sortir l’air.
Tanta transporte les paniers remplis de toutes ces bonnes choses en haut vers la chambre de la viande.
Elle ouvre et referme la porte à plusieurs reprises, les chats ne doivent pas entrer .
Les saucisses, les salamis, les boudins, é le saucisses à cuire sont pendus les uns tout près des autres mais ils ne doivent jamais se toucher.
Maintenant, un peu de patience, il faut donner le temps de bien sécher.

Merci Toninno pour tout ce que tu as enseigné,
Pour les journées passées à rigoler,
Et pour toutes les anecdotes des gens d’autrefois qui nous ont fait tellement rire !

Fra

Au mois de décembre

Une fois les prés couverts de blanc, le travail le plus délicat de l’année peut commencer.
Il faut que le temps soit doux et plutôt froid ; si le sol a gelé c’est encore mieux.
Tôt le matin Toninno arrive avec son envie de rire et ses couteaux bien aiguisés.
Le porc a été engraissé avec des châtaignes, la vache à morceaux est pendue dans la cour.
L’heure est venue de tout émince, en petits morceaux.
Alors, pour les saucisses et les salamis on garde la viande meilleure et on y rajoute un peu de lard.
Une fillette s’installe à la hache-viande et passe deux ou trois morceaux à la fois, sans exagérer!
Quand la mixture de viande est prête Toninno prend la cuillère et tout doucement il dose les ingrédients.
Shhhut ! il est en train de compter ! Un peu de poivre, en peu de sel et qui va tout mélanger ?
Il faut un homme avec de gros bras, pour bien amalgamer et mettre le tout sur le côté.
Laissons assaisonner, mettons les pommes de terre et les betteraves sur le feu.
En attendant on peut boire un coup et manger un peu de « ravioli ». est-ce qu’ils sont bons ? Ça va !
Dans la grande chaudière l’eau bouillit depuis longtemps, on revient au boulot et on ne bavarde plus.
Les femmes pèlent les pommes de terre, les fillettes les betteraves… « Mettez des gants, c’est bouillant ! »
Que quelqu’un approche la table pour émincer les couennes, ainsi on pourra faire des saucissons à cuire !
… « Papa les couennes sont dures à couper, j’aime pas », é papa aiguise le couteau, il sait comment faire !
« Après passez-les deux fois à la hache-viande, Toninno viendra les assaisonner. »
Tous les morceaux sont prêts pour commencer avec les boudins, dans la maie tout est émincé.
Les gousses d’ail dans un torchon blanc pour donner du gout au vin qui bouillit sur le feu.
Le sang rouge et brillant versé dans la maie avec…
…revoici Toninno avec sa fameuse cuillère, toujours la même, il ne faut pas se tromper !
Il prélève du gobelet, un coup au manche de la cuillère et tout doucement :
La noix muscade, et hop, le poivre, et hop, le sel, et hop, la cannelle, pas trop et hop !
Mélange et retourne la pâte, dans tous les sens, jusqu’au fond !
Laissons ça aussi on moment à reposer, préparons ce qu’il nous faut pour pouvoir continuer.
Que quelqu’un mette les ficelles et les boyaux dans l’eau, pour qu’il ne fassent pas de nœuds.
Une fillette fait l’écheveau, le serre avec les deux mains et l’autre coupe : un coup sec, sans le déchirer !
Maman n’aime pas trop, alors c’est Tanta qui qui goute la pâte à saucisses : c’est bon, assez assaisonnée !
C’est l’heure d’embosser.
On enfonce trois clous dans la table, pour ceux qui savent lier les saucisses.
Les autres chargent la machine à embosser, une boule de viande à la fois et stchaff dans l’entonnoir !
Une fillette fait tourner la manivelle et Toninno enfile le boyau, à l’aide d’un torchon blanc.
Le fil autour du clou, le boyau bien serré et c’est parti, un nœud suit l’autre.
Après c’est maman qui perce les chaines de saucisses pour faire sortir l’air.
Tanta transporte les paniers remplis de toutes ces bonnes choses en haut vers la chambre de la viande.
Elle ouvre et referme la porte à plusieurs reprises, les chats ne doivent pas entrer .
Les saucisses, les salamis, les boudins, é le saucisses à cuire sont pendus les uns tout près des autres mais ils ne doivent jamais se toucher.
Maintenant, un peu de patience, il faut donner le temps de bien sécher.

Merci Toninno pour tout ce que tu as enseigné,
Pour les journées passées à rigoler,
Et pour toutes les anecdotes des gens d’autrefois qui nous ont fait tellement rire !