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Se eun vâco poussisse prèdjì

Commune: Aoste
Catégorie: Poèmes

De cou dze penso, avouì tchica de magón
A eun mouì de vâco comme mè, sensa eun patrón.

Eun cou eun tchi mè crèisavon
De londze file de gran
É aprì lo fromèn douroù,
De vise de veun blan.

É can l’an fî-me courtì,
Vèyavo crèitre de gneuffe,
De bazeleucco é de persì ;

Pe eun per d’an bièn de tartiffle n’i rendì
Mi eun dzô, si pa péquè,
L’an voulu-me anouèichì ;

La via di noueusse me plèijè bièn mouèn
Mimo se rendavo todzô bièn de fen ;

Le-z-ommo l’an queuttou-me
P’alì diféén travaillì
Sensa me dî lo péquè, ou bièn
Lo moutif présì ;

Pamì gneun me teun coumpagnì
Sof le tsou gra é eun per de grataquì ;

Le dzi me pason dovàn, sensa m’avèitchì
É penson pa que euncó vouì
Rendério to sen que n’i rendì.

Se tcheu le vâco comme mè
Pousissan prèdjì
… vio de bague vo dèrian reprodjì… !

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Se eun vâco poussisse prèdjì

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Ita

Si une friche pouvait parler

Parfois je pense, avec un eu de mélancolie,
A tous ces terrains en friche comme moi, sans maître.

Autrefois chez-moi poussaient
De longues rangées de blé
Et le froment doré aussi,
Des ceps de vin blanc.

Et quand on m’a fait jardin potager,
Je voyais pousser des carottes,
Du basilic et du persil ;

Pendant quelques années beaucoup de pommes de terre j’ai produit,
Mais un jour, je ne sais pas pourquoi,
On m’a voulu transformer en pré ;

La vie du pré me plaisait beaucoup moins
Même si je donnais/rendais toujours beaucoup de foin ;

Les hommes mont abandonné
Pour se rendre ailleurs travailler
Sans me dire le pourquoi, ou bien
Les vraies raisons ;

Plus personne me fait compagnie
Sauf les choux gras et quelques églantiers ;

Les gens passent à côté sans me voir
Et ne pensent pas qu’aujourd’hui encore
Je pourrais donner tout ce que j’ai donné.

Si toutes les friches comme moi
Pouvaient parler
.. combien de choses devraient vous reprocher… !

Fra

Si une friche pouvait parler

Parfois je pense, avec un eu de mélancolie,
A tous ces terrains en friche comme moi, sans maître.

Autrefois chez-moi poussaient
De longues rangées de blé
Et le froment doré aussi,
Des ceps de vin blanc.

Et quand on m’a fait jardin potager,
Je voyais pousser des carottes,
Du basilic et du persil ;

Pendant quelques années beaucoup de pommes de terre j’ai produit,
Mais un jour, je ne sais pas pourquoi,
On m’a voulu transformer en pré ;

La vie du pré me plaisait beaucoup moins
Même si je donnais/rendais toujours beaucoup de foin ;

Les hommes mont abandonné
Pour se rendre ailleurs travailler
Sans me dire le pourquoi, ou bien
Les vraies raisons ;

Plus personne me fait compagnie
Sauf les choux gras et quelques églantiers ;

Les gens passent à côté sans me voir
Et ne pensent pas qu’aujourd’hui encore
Je pourrais donner tout ce que j’ai donné.

Si toutes les friches comme moi
Pouvaient parler
.. combien de choses devraient vous reprocher… !