Lo patoué é le nouve jénérachoùn
Euncó i dzor de voueu n’a de mèinoù que a l’adzo de trèi-z-àn, i momàn d’entrì a l’icoula maternella, prèdzon maque patoué, belle se, pe l’eunfluanse de la télévijoùn é la prézanse de l’italièn deun la sosiétoù, aprègnon vitto de compétanse passive dedeun la lenva dominanta. Le-z-adulte caze todzor (a par caque patouazàn militàn) l’an la tandanse a s’adressì i mèinoù eun italièn de crente que comprégnèyon pa lo patoué. I dzor de voueu la pipar di dzi pense que sie pa possiblo que le petchoù valdotèn possissan crèitre sensa cougnitre l’italièn. Adoùn eun prèdze italièn a tcheutte, surtoù i mèinoù qu’eun cougnì pa, eun favorizèn l’abandoùn de la lenva francoprovansalla. Deun si conteste, l’icoula reprézante eunna occajoùn danjereuze d’abandoùn de la queulteura francoprovansalle aprèiza a mèizoùn. Lo problème l’è sérieu : totte le fameuille patouazante lo signalon. Can lo mèinoù entre a l’icoula maternella, lo patoué dzouye pamì gneun role deun sa via : a par caque momàn dédià a la lenva franséza (d’ayeur bièn variablo seloùn le métresse), se trouve i bo mentèn d’eun conteste to italofonne.
Lo mèinoù l’a adoùn la tandanse a passì a l’italièn, mimo a mèizoùn avouì le parèn que l’an todzor prédja-lei patoué. Pe bièn de fameuille la proua l’è difesila é chovèn le parèn pason a l’italièn eun pensèn d’idjì lo mèinoù : de fasoùn eundiretta é probablemèn eunvolountéra marcon leur faillita deun la trasmechoùn di valeur culturelle é déclaron que la lenva eumpléyaye tanque a si momàn eun fameuille l’a bièn pocca de valeur pe rapor a salla de l’icoula. Lo mèinoù viquèi adoùn eunna grousa crize que demanderie d’itre analizaye a foun pe le consecanse que pourie avèi deun lo développemèn de sa personalitoù.
Tiré de : Les nouveaux patoisants en Vallée d’Aoste - Étude anthropologique, Christiane Dunoyer. Texte adapté par l’autrice pour Lo Gnalèi.
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Le francoprovençal et les nouvelles générations
II existe encore de nos jours des enfants qui sont monolingues francoprovençaux à l’âge de trois ans, au moment de l’entrée à l’école maternelle, quoique l’influence de la télévision et la présence de l’italien dans le tissu social leur donnent précocement des compétences passives dans cette langue. Les adultes cependant (hormis quelques patoisants militants), ont toujours tendance à s’adresser aux enfants en italien, de peur qu’ils ne comprennent pas le patois. De nos jours en effet la plupart des gens retient inconcevable que des enfants puissent grandir en Vallée d’Aoste sans connaître la langue italienne. On parle alors italien à tout le monde, en particulier aux enfants que l’on ne connaît pas, en contribuant ainsi d’avantage au phénomène de l’abandon de la langue francoprovençale.
Dans ce contexte, l’accès à l’école constitue un moment de coupure très fort avec la culture francoprovençale transmise à la maison. Le problème est de taille et nous a été signalé par toutes les familles patoisantes avec enfants : au moment de l’entrée à l’école maternelle, le francoprovençal ne joue plus aucun rôle dans la vie de l’enfant, qui se trouve inséré dans un univers complètement italophone, sauf quelques moments consacrés à la langue française (très variables d’ailleurs selon les enseignants).
L'enfant a alors tendance à basculer complètement dans l'italien, même à la maison avec les parents qui lui ont toujours parlé francoprovençal. Pour beaucoup de familles la preuve est rude et souvent les parents changent de code linguistique en faveur de l'italien, croyant par là faciliter l'enfant : d'une manière indirecte et probablement involontaire ils signent au contraire leur capitulation dans la transmission des valeurs culturelles à leur progéniture et affirment par là que le code linguistique transmis jusqu'alors par la famille a bien peu de valeur face à la langue d'usage à l'école. L'enfant vit alors un bouleversement profond qui mériterait à notre sens une étude sérieuse pour les conséquences que cela doit comporter dans le futur développement de sa personnalité.
Tiré de : Les nouveaux patoisants en Vallee d’Aoste - Étude anthropologique, Chritiane Dunoyer. Texte adapté par l’autrice pour Lo Gnalèi.
Le francoprovençal et les nouvelles générations
II existe encore de nos jours des enfants qui sont monolingues francoprovençaux à l’âge de trois ans, au moment de l’entrée à l’école maternelle, quoique l’influence de la télévision et la présence de l’italien dans le tissu social leur donnent précocement des compétences passives dans cette langue. Les adultes cependant (hormis quelques patoisants militants), ont toujours tendance à s’adresser aux enfants en italien, de peur qu’ils ne comprennent pas le patois. De nos jours en effet la plupart des gens retient inconcevable que des enfants puissent grandir en Vallée d’Aoste sans connaître la langue italienne. On parle alors italien à tout le monde, en particulier aux enfants que l’on ne connaît pas, en contribuant ainsi d’avantage au phénomène de l’abandon de la langue francoprovençale.
Dans ce contexte, l’accès à l’école constitue un moment de coupure très fort avec la culture francoprovençale transmise à la maison. Le problème est de taille et nous a été signalé par toutes les familles patoisantes avec enfants : au moment de l’entrée à l’école maternelle, le francoprovençal ne joue plus aucun rôle dans la vie de l’enfant, qui se trouve inséré dans un univers complètement italophone, sauf quelques moments consacrés à la langue française (très variables d’ailleurs selon les enseignants).
L'enfant a alors tendance à basculer complètement dans l'italien, même à la maison avec les parents qui lui ont toujours parlé francoprovençal. Pour beaucoup de familles la preuve est rude et souvent les parents changent de code linguistique en faveur de l'italien, croyant par là faciliter l'enfant : d'une manière indirecte et probablement involontaire ils signent au contraire leur capitulation dans la transmission des valeurs culturelles à leur progéniture et affirment par là que le code linguistique transmis jusqu'alors par la famille a bien peu de valeur face à la langue d'usage à l'école. L'enfant vit alors un bouleversement profond qui mériterait à notre sens une étude sérieuse pour les conséquences que cela doit comporter dans le futur développement de sa personnalité.
Tiré de : Les nouveaux patoisants en Vallee d’Aoste - Étude anthropologique, Chritiane Dunoyer. Texte adapté par l’autrice pour Lo Gnalèi.