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Lou petchoù péssot

Comune: Cogne
Categoria: Racconti per bambini

L’avé én co én péssot, to soulet dén lou bouque : l’ére ou métèn de to d’atre arbrou avouéi de dzente foille. Loueu, lou pourou, l’avé su se brantse maque que d’épeunne, pa d’atrou que d’épeunne é pe sen queuttave pa de magrèyé : « Méi teteun, touì me-z-amis l’en de dzente foille vèate é mè renque d’épeunne que pouégnon ! Voudroù bén fran, pe lé fare envé, avé de foille totte d’ô ! ».
Lou dzô apré, lou matén, quen ch’é réchò, l’è restò sensa fiò : « Na, le mine-z-épeunne… iò son-tì ? De le-z-éi pâmai. É le foille d’ô que d’éi demandò, me le-z-èn bailla-le. Na… de séi dzou contèn ! ».
Touì se vézén l’avéitchén é se beuttén a rire : « Lou petchoù péssot… l’è to d’ô ! ».
Fran en sé moumàn, én gramou vouleue pasave dén sé bouque é le-z-à sentu-le. L’a pensò to de suitte entre loueu : « Én péssot to d’ô, l’è fran pe me-z-affére… » méi, tracachà d’éncontré câtcheun, l’è tornò lou nouait avouéi én gro saque é l’a rèmachà totte le foille bièn a ré.
Lou dzô apré lou matén, lou pourou péssot, quen ch’é vu patanù, ch’é beuttò a pieré a joué de lâme.
« De vouéi pâmai d’ô ! - ch’é deut to da soulet - Voudroù pitoù avé de foille totte de vérou. Belle lou vérou louit ».
Lou dzô apré lou matén, quen ch’é réchò, ch’é trouvò avouéi le foille que l’avé dézirò. To contèn, l’a pensò : « Sé co que d’éi le foille de vérou a la piasse de salle d’ô, de séi tranquilou, me le queutterèn bén... ».
É touì le vézén l’avéitchén é dezén : « Lou petchoù péssot, sé co l’è to de vérou ! ».
Méi lou nouait, ch’é léva-se n’ouradzou afreus que portave vià tot : lou petchoù péssot l’avé preu a soupliyé, méi l’oura soupatave le brantse… é de totte le foille n’é pâmai restaye gnanca eunna.
La nouai l’è pasaye é ch’é fai dzô. En vézèn lou dezastre, lou pourou péssot ch’é beuttò torna a pieré : « De séi fran én pourou maléreu ! Cou sé co, de séi torna peillot. M’en roubò totte me foille d’ô ! Salle de vérou me le-z-èn étchapaye… De voudroù avé, coumme me-z-amis, de dzente foille vèate ».
Lou dzô apré, quen ch’é réchò, l’avé su loueu sen que l’avé demandò. « De séi fran contèn, iorra d’éi pâmai pouéire de ren ! ». É touì se vézén que conteneyén a l’avéitché, se son beuttò a deurre : « Lou petchoù péssot, na, avéitcha, avéitcha, l’è coumme nou ! ».
Méi lou lon dou dzô na tchévra avouéi se tsévré l’a fai én tô pe lou bouque é apéina l’a vu lou petchoù péssot, l’a appèlò se bétchón : « Venide, venide, me petchoù… Loudzéde-voù bièn é quérade tot ! ».
Le tsévré son arèvò a la voulèya, en setaillèn é l’en devourò tot a l’istàn. Lou nouait, lou petchoù péssot, to patanù, en travoulèn de frét, ch’é beuttò a pieré coumme én petchoù méinò : « L’en to pecò… D’éi pâmai ren… D’éi pèadù totte me dzente foille vèate !… Tôneussan me rendre me-z-épeunne, demanderoù fran pâmai ren de mié ! ».
Lou dzô apré lou matén, en se réchèn, lou petchoù péssot savé pa que se nen deurre… l’avé tôna se viéille-z-épeunne… L’ére fran contèn ! S’avéitchéve dré bo to satisfai… L’ére varì de to son orgueuill. É touì se vézén que lou sentesén rire, dezén : « Lou petchoù péssot, l’è tornò coumme devèn ! ».

Natha Capto, Sara Cone Byrant, Petites histoires à raconter, Éditions Nathan, Paris, 1997

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Lou petchoù péssot

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Ita

Le petit sapin

Il était une fois un petit sapin. Seul, dans la forêt, au milieu des autres arbres qui avaient des feuilles, il avait des aiguilles, rien que des aiguilles. Comme il se plaignait !
« Tous mes camarades ont de belles feuilles vertes. Moi j’ai des piquants ! Je voudrais avoir pour leur faire envie, des feuilles tout en or ! ».
Et le lendemain, quand il s’éveilla, il fut ébloui : « Où sont mes piquants ? Je ne les ai plus. Mais les feuilles d’or que je demandais, on me les a données. Que je suis content ! ».
Et tous ses voisins qui le regardaient se mirent à dire : « Le petit sapin, il resta tout en or ! ».
Mais voilà qu’un vilain voleur vint dans la forêt et les entendit. Il pensa en lui-même : « Un sapin en or, voilà mon affaire ! ».
Mais il avait peur d’être rencontré et revint le soir avec un grand sac. Il prit toutes les feuilles sans en laisser une.
Le lendemain, le pauvre sapin, qui se vit tout nu, se mit à pleurer.
« Je ne veux plus d’or, se dit-il tout bas. Je voudrais avoir des feuilles tout en verre ! Le verre brille aussi ».
Or le lendemain, quand il s’éveilla, il avait les feuilles qu’il souhaitait. Il fut bien content et se mit à dire : « Au lieu de feuilles d’or, j’ai des feuilles de verre, je suis bien tranquille, on me les laissera ».
Et tous ses voisins qui le regardaient dirent à leur tour : « Le petit sapin, il est tout en verre ! ».
Mais, quand vint le soir, voilà la tempête qui souffle bien fort. Le petit sapin a beau supplier, le vent secoue et, de toutes ses feuilles, n’en laisse pas une.
La nuit est passée, maintenant c’est le jour. Voyant le dégât, le pauvre sapin se met à pleurer : « Que je suis malheureux ! Encore une fois, me voilà tout nu. Toutes mes feuilles d’or, on les a volées, et mes feuilles de verre, on les a brisées. Je voudrais avoir, comme mes camarades, de belles feuilles vertes».
Or, le jour suivant, quand il s’éveilla, il avait reçu ce qu’il souhaitait. « Que je suis content ! Je ne crains plus rien ». Et tous ses voisins qui le regardaient se mirent à dire : « Le petit sapin ! Tiens, tiens, tiens, tiens ! Il est comme nous ! ». Mais dans la journée, voilà que la chèvre avec ses chevreaux vient se promener. Quand elle aperçoit le petit sapin, elle se met à dire : « Venez, mes petits, venez, mes enfants ! Régalez-vous bien et ne laissez rien ».
Les petit chevreaux viennent en sautant et dévorent tout en moins d’un instant.
Puis, quand vint le soir, le petit sapin, tout nu, frissonnant, se mit à pleurer comme un pauvre enfant. «Ils ont tout mangé, dit-il tout bas, et je n’ai plus rien. J’ai perdu mes belles feuilles vertes ! Si on me rendait toute mes aiguilles, je serais content ! ».
Et le lendemain, en se réveillant, le petit sapin ne sait plus que dire, il a retrouvé tous ses vieux piquants ! Comme il est heureux ! Comme il s’admire ! Il est bien guéri de tout son orgueuil. Et tous ses voisins qui l’entendent rire se mettent à dire : « Le petit sapin, il est comme avant ! ».

Tiré de : Petites histoires à raconter, Natha Capto - Sara Cone Byrant, Éditions Nathan, Paris, 1997

Fra

Le petit sapin

Il était une fois un petit sapin. Seul, dans la forêt, au milieu des autres arbres qui avaient des feuilles, il avait des aiguilles, rien que des aiguilles. Comme il se plaignait !
« Tous mes camarades ont de belles feuilles vertes. Moi j’ai des piquants ! Je voudrais avoir pour leur faire envie, des feuilles tout en or ! ».
Et le lendemain, quand il s’éveilla, il fut ébloui : « Où sont mes piquants ? Je ne les ai plus. Mais les feuilles d’or que je demandais, on me les a données. Que je suis content ! ».
Et tous ses voisins qui le regardaient se mirent à dire : « Le petit sapin, il resta tout en or ! ».
Mais voilà qu’un vilain voleur vint dans la forêt et les entendit. Il pensa en lui-même : « Un sapin en or, voilà mon affaire ! ».
Mais il avait peur d’être rencontré et revint le soir avec un grand sac. Il prit toutes les feuilles sans en laisser une.
Le lendemain, le pauvre sapin, qui se vit tout nu, se mit à pleurer.
« Je ne veux plus d’or, se dit-il tout bas. Je voudrais avoir des feuilles tout en verre ! Le verre brille aussi ».
Or le lendemain, quand il s’éveilla, il avait les feuilles qu’il souhaitait. Il fut bien content et se mit à dire : « Au lieu de feuilles d’or, j’ai des feuilles de verre, je suis bien tranquille, on me les laissera ».
Et tous ses voisins qui le regardaient dirent à leur tour : « Le petit sapin, il est tout en verre ! ».
Mais, quand vint le soir, voilà la tempête qui souffle bien fort. Le petit sapin a beau supplier, le vent secoue et, de toutes ses feuilles, n’en laisse pas une.
La nuit est passée, maintenant c’est le jour. Voyant le dégât, le pauvre sapin se met à pleurer : « Que je suis malheureux ! Encore une fois, me voilà tout nu. Toutes mes feuilles d’or, on les a volées, et mes feuilles de verre, on les a brisées. Je voudrais avoir, comme mes camarades, de belles feuilles vertes».
Or, le jour suivant, quand il s’éveilla, il avait reçu ce qu’il souhaitait. « Que je suis content ! Je ne crains plus rien ». Et tous ses voisins qui le regardaient se mirent à dire : « Le petit sapin ! Tiens, tiens, tiens, tiens ! Il est comme nous ! ». Mais dans la journée, voilà que la chèvre avec ses chevreaux vient se promener. Quand elle aperçoit le petit sapin, elle se met à dire : « Venez, mes petits, venez, mes enfants ! Régalez-vous bien et ne laissez rien ».
Les petit chevreaux viennent en sautant et dévorent tout en moins d’un instant.
Puis, quand vint le soir, le petit sapin, tout nu, frissonnant, se mit à pleurer comme un pauvre enfant. «Ils ont tout mangé, dit-il tout bas, et je n’ai plus rien. J’ai perdu mes belles feuilles vertes ! Si on me rendait toute mes aiguilles, je serais content ! ».
Et le lendemain, en se réveillant, le petit sapin ne sait plus que dire, il a retrouvé tous ses vieux piquants ! Comme il est heureux ! Comme il s’admire ! Il est bien guéri de tout son orgueuil. Et tous ses voisins qui l’entendent rire se mettent à dire : « Le petit sapin, il est comme avant ! ».

Tiré de : Petites histoires à raconter, Natha Capto - Sara Cone Byrant, Éditions Nathan, Paris, 1997