L'anfàn prodeuggo
Int’ou meulle vouè hen carantèeun lo «dialettologo» B.B. beutte insenbio seus tradusiòn dé la «Parabola» dé l’anfàn prodeuggo inte seus patoué valdostàn (Ohta, Ayah, Bar-Donah, Cogne, Jignó é Valtournanche). Heutte seus tradusiòn vouèi son lé documèn pieu vièi dé proza in patoué dé la Val d’Ohta qué cognisèn. Aprì caze hent é sètant’an, pensèn qué sèye manca dé trové dé tradusiòn dé èra, eunna pé tsaque quimeunna la Val .
L’anfàn prodeuggo.
Sélón lo Vandjélo Luca. 15: 11-32 dou Nouvo Testamèn
N ommo y ave do min-noù. In dzor lo pieu dzovenno dit ou sén poppa: «poppa, doun-ne-mé la par di bén qué mé spette». É lo pare ié partadze lé sén bén.
Cohque dzor pieu tar, aprì qué y at asenbió touì lé sén bén, lo mignó pieu dzovenno s’én va louèn é outre dé lai pécque tot in vehquèn sensa mizeura. Aprì que y ave dahpensó touì lé sout, arive na grousa mizére é invioun-ne a trébélé. Va valet avó eun per lai, qué lo mande lardzìn lé portset. Y arèye voulìn inpyire-sé la panhe avó lé reui qué picovon lé portset, ma y ire po gnén qué ié né dounouve. Torne in sé é rézoun-ne : “Qué ouvrìn dou mén poppa y an de pan a gahtriyìn é dzo sèi hé a crépé de fan. Mé gavo, torno avó lo poppa é ié dió: “Poppa, èi pétsà contre lo Sieul é contre dé té; mereutto pomì qué té mé considérisse lo tén mignot, tratte-mé come eun di tén ouvrìn”.
Parte pé tornì avó lo poppa.
Y ire co louèn ma lo poppa lo vèi é ié fèi pèina: galoppe rédjouendre-ló é l’imbrahe. Lo mignó ié dit: «Poppa, èi pétsà contre lo Sieul é contre dé té; mereutto pomì qué té mé considérisse lo tén mignot». Ma lo poppa braye i sén valet: «Vito, portode lé pieu bi patén é béto-ié-lé; béto-ye co na verdzetta ou dèi é tsouhi-lo. Alode prenne lo vi lo pieu gros, amahi-lo, mendzèn é fizèn féhta, perqué lo mén mignó y ire mor é y a tornoù vin; y avo perdin-lo é èra èi trovo-lo» É fan féhta.
Lo mignó pieu vièi y ire int’i tsâm.
Mi qué tornouve i mite, in aprotsen-se sentit de mùzica é vèi danhìn. Mande a in valet hen qué y a capétó. Hita ié rahpòn: “Lo tén frére y a tornoù i mite, lo tén poppa y a fét amahìn lo vi lo pieu gros, perqué y ét in boun-na salutte”.
Aloura s’enrabie é vou po entré. Lo poppa sorte di mite é l’imprèye, ma lin ié rahpòn: «Dépouì véro d’an travayo per té, èi todzor cria-te é t’o zamì dounou-me in tsévrèi, a mé, pé fare féhta avó lé mén amis, ma èra qué lo tén mignó y é tornoù, aprì qué y a picó touì lé tén bén avó dé pétane, té fèi amahìn lo pieu bi vi, per sé!
Ma lo pare ié rémohtre: “Teu, t’i lo mén min-noù, t’it todzor avó mé, hen qué y é dé mé, y é co dé té. Ma falive bén fare féhta é rédzouyìn-se perqué lo tén frére qué pensévèn mort y é tornoù vin; y avo perdin-lo é dz’èi rétrovo-lo”.
Tiré de : Evangile selon Luc 15:11-32 du Nouveau Testament
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L’enfant prodigue
Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : « Père, donne-moi (*) la part de fortune qui me revient » Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, rassemblant tout son avoir, le plus jeune fils partit pour un pays lointain et y dissipa son bien en vivant dans l'inconduite.
Quand il eut tout dépensé, une famine sévère survint en cette contrée et il commença à sentir la privation. Il alla se mettre au service d'un des habitants de cette contrée, qui l'envoya dans ses champs garder les cochons. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait. Rentrant alors en lui-même, il se dit : « Combien de mercenaires de mon père ont du pain en surabondance, et moi je suis ici à périr de faim ! Je veux partir, aller vers mon père et lui dire : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi ; je ne mérite plus d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes mercenaires ». Il partit donc et s'en alla vers son père.
Tandis qu'il était encore loin, son père l'aperçut et fut pris de pitié ; il courut se jeter à son cou et l'embrassa tendrement. Le fils alors lui dit : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi, je ne mérite plus d'être appelé ton fils ». Mais le père dit à ses serviteurs : « Vite, apportez la plus belle robe et l'en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ». Et ils se mirent à festoyer.
Son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des danses. Appelant un des serviteurs, il s'enquérait de ce que cela pouvait bien être. Celui-ci lui dit : «C'est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé». Il se mit alors en colère, et il refusait d'entrer. A son père qui était sorti l’en prier, il répondit : «Voilà tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un seul de tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau, à moi, pour festoyer avec mes amis mais quand ton fils que voici revient-il, après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu fais tuer pour lui le veau gras ! ». Mais le père lui dit : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait bien festoyer et se réjouir, puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ».
Tiré de : Évangile selon Luc, 15 : 11- 32 du Nouveau Testament
L’enfant prodigue
Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : « Père, donne-moi (*) la part de fortune qui me revient » Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, rassemblant tout son avoir, le plus jeune fils partit pour un pays lointain et y dissipa son bien en vivant dans l'inconduite.
Quand il eut tout dépensé, une famine sévère survint en cette contrée et il commença à sentir la privation. Il alla se mettre au service d'un des habitants de cette contrée, qui l'envoya dans ses champs garder les cochons. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait. Rentrant alors en lui-même, il se dit : « Combien de mercenaires de mon père ont du pain en surabondance, et moi je suis ici à périr de faim ! Je veux partir, aller vers mon père et lui dire : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi ; je ne mérite plus d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes mercenaires ». Il partit donc et s'en alla vers son père.
Tandis qu'il était encore loin, son père l'aperçut et fut pris de pitié ; il courut se jeter à son cou et l'embrassa tendrement. Le fils alors lui dit : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi, je ne mérite plus d'être appelé ton fils ». Mais le père dit à ses serviteurs : « Vite, apportez la plus belle robe et l'en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ». Et ils se mirent à festoyer.
Son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des danses. Appelant un des serviteurs, il s'enquérait de ce que cela pouvait bien être. Celui-ci lui dit : «C'est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé». Il se mit alors en colère, et il refusait d'entrer. A son père qui était sorti l’en prier, il répondit : «Voilà tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un seul de tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau, à moi, pour festoyer avec mes amis mais quand ton fils que voici revient-il, après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu fais tuer pour lui le veau gras ! ». Mais le père lui dit : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait bien festoyer et se réjouir, puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ».
Tiré de : Évangile selon Luc, 15 : 11- 32 du Nouveau Testament