L’éve é le bitche
Eun Val d’Ousta, la vatse fiae caze partia de la fameuille, eunsémblo partadzaon lo tet é d’iveur finque lo piillo. L’ie bièn sognae pe la fée réndre amodo. Lo piqué, lo bée, lo repoù a la choutta l’ian bièn eumportàn. Can la vatse eun tsan l’ie llouèn di touroùn, le-z-ommo fiaon de pégne goille avoué sall’éve, surtoù d’itsatèn, pe fée lo lassì, l’ayé fata de bramèn bée aprì avèi rippoù. Lo boueuille di veladzo l’ie toudzoù divizoù omouèn eun doe partie : la premie protso de la tcheuvra rezervae i vatse, i-z-ano, i caval, i melet, i tcheuvre é i fèe. Le fenne l’ayàn pa lo drouet de fée bouiya, ni le-z-ommo de lavé le bosse, ni le mèinoù de mongouyé : l’éve dezae itre propra é cllèa pe le bitche.
Pe le neseussetoù de la fameuille l’ie l’éve de la secounda ou de la tréjima partia di boueuille. D’itsatèn, can la tsaleur di solèi l’ie enseuppourtabla, le berdzé ralentaon lo paa doanque arreuvì i baou pe pa que le vatse fissan approtsae-se sensa flou a l’éve frèide di boueuille. Aprì, trèi ou cattro pe cou, s’arrétaon eun boun momàn avoué lo mouro pe l’éve, cayaoun ba si liquido sénsa prisa a grousse golae, plan plan.
Tranquille, l’er satisfé, prégnaon la pourta di baou é allaon a leur plase sensa se troumpé é li restaon tanque la vépró aprì que l’ayàn ariou-le.
L’éve l’ie étó eun grou danjé : salla groussa di touroùn possae pourté ià le bitche azardèise, lo laque de mountagne fret é bièn afoùn possae le nèyé mimo se sayàn nadzé, finque la rouzoù si lo triolet é lo sanfouèn l’ie eun danjé péqué diaon que fiae gonflé le vatse tanque a le fée crapì…
L’éve veun di gnoule. Le bitche la senton a l’avanse é l’ommo que le cougnii coumprén. Le moutse agassoun pi malin-e que la coutima, le candolle razenton la téra avoué eun vol que l’a pa de sans, le courbì croasson é se pouzoun trèi, cattro eunsémblo pe le prou protso di veladzo, le vipée sorton é sénsa baoudzé proufiton de la dérie tsaleur di beurrio, lo tsat tranquillo dézó lo fornet létse la patta é la pase déré lo bouégno.
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L'eau et les animaux
En Vallée d’Aoste, la vache faisait presque partie de la famille qu’elle nourrissait et avec qui elle partageait le toit et, en hiver, la pièce d’habitation aussi. Elle jouissait d’attentions particulières pour que son bien-être soit assuré et sa rentabilité améliorée. Elle devait pouvoir manger à sa faim, boire, se reposer à l’abri. Un peu partout dans la campagne, si le torrent était loin, il y avait de petits bassins d’eau claire, faits par l’homme, pour qu’elle puisse se désaltérer au pâturage. Pour que sa rentabilité en lait soit satisfaisante, après avoir brouté, la vache devait boire, en été surtout. Au village, la fontaine était toujours divisée en deux parties au moins: la première, celle près de la « tchévra », littéralement la chèvre (voilà un autre animal…), la charpente surélevée par où passe le chenal ou le tuyau qui amènent l’eau, était réservée aux vaches d’abord et, plus généralement aux ânes, chevaux et mulets, aux chèvres et moutons si c’était le cas. Les femmes n’avaient pas le droit d’y laver leur linge ni les hommes leurs tonneaux ni les enfants de jouer : l’eau devait demeurer claire et limpide pur que les vaches puissent en boire. La famille avait pour ses besoins le deuxième, ou troisième bassin. En été, quand le soleil est haut dans le ciel et la chaleur accablante, à la rentrée du pâturage, à l’orée du village, les bergers ralentissaient la marche du troupeau pour que les vaches n’arrivent pas essoufflées boire l’eau trop froide. Puis, trois ou quatre à la fois, les vaches s’arrêtaient un bon moment à la fontaine, immergeaient leur museau et, avec des aspirations lentes et prolongées, elles absorbaient ce liquide vital qu’elles avaient tant espéré. Puis, avec flemme, l’air satisfait, elles prenaient la porte de l’étable et rejoignaient leur place, sans jamais se tromper, où le berger les auraient enchaînées jusqu’après la traite de l’après midi. Mais l’eau pouvait être un danger aussi : celle des torrents trop impétueux qui peuvent emporter l’animal imprudent ; les lacs alpins froids et profonds dans lesquels plusieurs vaches se sont noyées malgré leur capacité innée de nager ; même les petite gouttes de rosée du printemps, sur le trèfle ou le sainfoin, peuvent représenter un danger : on croît qu’elles font gonfler la vache jusqu’à la faire crever…
L’eau nous vient du ciel. Les animaux sentent en avance sa venue et l’annoncent aux hommes qui savent observer. Les mouches deviennent insupportables, les hirondelles, dans un vol insensé, frôlent la terre de leurs ailes, les corbeaux croissent et se posent en petits groupes dans les prairies près du village, les vipères sont particulièrement visibles et, immobiles, elles absorbent la dernière chaleur retenue par les rochers, et le chat, tranquillement couché sous le poêle, lèche sa patte et la passe derrière son oreille.
L'eau et les animaux
En Vallée d’Aoste, la vache faisait presque partie de la famille qu’elle nourrissait et avec qui elle partageait le toit et, en hiver, la pièce d’habitation aussi. Elle jouissait d’attentions particulières pour que son bien-être soit assuré et sa rentabilité améliorée. Elle devait pouvoir manger à sa faim, boire, se reposer à l’abri. Un peu partout dans la campagne, si le torrent était loin, il y avait de petits bassins d’eau claire, faits par l’homme, pour qu’elle puisse se désaltérer au pâturage. Pour que sa rentabilité en lait soit satisfaisante, après avoir brouté, la vache devait boire, en été surtout. Au village, la fontaine était toujours divisée en deux parties au moins: la première, celle près de la « tchévra », littéralement la chèvre (voilà un autre animal…), la charpente surélevée par où passe le chenal ou le tuyau qui amènent l’eau, était réservée aux vaches d’abord et, plus généralement aux ânes, chevaux et mulets, aux chèvres et moutons si c’était le cas. Les femmes n’avaient pas le droit d’y laver leur linge ni les hommes leurs tonneaux ni les enfants de jouer : l’eau devait demeurer claire et limpide pur que les vaches puissent en boire. La famille avait pour ses besoins le deuxième, ou troisième bassin. En été, quand le soleil est haut dans le ciel et la chaleur accablante, à la rentrée du pâturage, à l’orée du village, les bergers ralentissaient la marche du troupeau pour que les vaches n’arrivent pas essoufflées boire l’eau trop froide. Puis, trois ou quatre à la fois, les vaches s’arrêtaient un bon moment à la fontaine, immergeaient leur museau et, avec des aspirations lentes et prolongées, elles absorbaient ce liquide vital qu’elles avaient tant espéré. Puis, avec flemme, l’air satisfait, elles prenaient la porte de l’étable et rejoignaient leur place, sans jamais se tromper, où le berger les auraient enchaînées jusqu’après la traite de l’après midi. Mais l’eau pouvait être un danger aussi : celle des torrents trop impétueux qui peuvent emporter l’animal imprudent ; les lacs alpins froids et profonds dans lesquels plusieurs vaches se sont noyées malgré leur capacité innée de nager ; même les petite gouttes de rosée du printemps, sur le trèfle ou le sainfoin, peuvent représenter un danger : on croît qu’elles font gonfler la vache jusqu’à la faire crever…
L’eau nous vient du ciel. Les animaux sentent en avance sa venue et l’annoncent aux hommes qui savent observer. Les mouches deviennent insupportables, les hirondelles, dans un vol insensé, frôlent la terre de leurs ailes, les corbeaux croissent et se posent en petits groupes dans les prairies près du village, les vipères sont particulièrement visibles et, immobiles, elles absorbent la dernière chaleur retenue par les rochers, et le chat, tranquillement couché sous le poêle, lèche sa patte et la passe derrière son oreille.