La Féira de Chent Or
L’é sensa doute la pi balla féissa é manifestachón valdoténa. Pe dou zor, en plen iveur, bon ten ou croué ten, de meulle é meulle zéi ch’enmouellon den le ruye d’Oousra pe reustéi ensantà a y avetchì, é carque coou assetéi, le zen travèi fatte di-j-artijàn valdotèn. Chiche dou zor léi, mécllà i deférente lenve dou mondo, no pouchèn chentì la mejeucca de tcheu no deférèn patoué di paì de la Val d’Oousra. Ou zor de ouéi la féira l’a ocupà éira gran partia di ruye é di plasse de la veulla.
L’é paméi renque éira féira dou boouque, méi l’é veruya éira gran féira ioou on trovve totta chor de martchandì. Carcón che plen de cho, méi l’é probablo que cho l’irre za icrì den lo ten, can on di féira…
Le-j-artijàn que tcheurtchon l’enspirachón den la vyiille tradichón é travaillon oncò lo boouque, lo bèrio, lo feur é la lara pe réalijéi lor prodouì é lor créachón no le trovèn avouéi lor ban plassià de l’Arque canque a la plasse Chanoux, comme le-j-artijàn d’on coou.
Den le dirì seuncant’an la féira l’é veruya torzò pi groucha é ch’é alardjaye de pi.
Y é issà on gran sandjemèn, naye comme éira cheumpla manifestachón, la féira demande ouéi éira vré organijachón de la par de sentéire de perchonne avouéi deférente compétanche. A cotéi dou commerche on trovve itô la queulteura é le momàn pe amejéi le zéi.
A la féira de Chent Or chacón pou trovéi chen que tcheurtche.
Méi l’é pa torzò issà parì.
On di que la féira l’a meulle an. Méi en veretà le documèn le pi vioù que nen prédjon chon dou XIII siéclle : on documèn dou 1243 prèdje d’éira féira « querioouja » que che féijé lo 31 zérì é inr atro papì icrì a man dou 1303 no di que inr Oousra on féijé éira féira que derave chouéi zor, tri zor devàn é tri zor apréi Chent Or.
En cougnichèn pa avouéi préchijón la datta de la néchanche de la féira on pou djedjì que chie naye ver l’an meulle, can tchéica dappertotte en Oroppa l’économì ch’é developpaye é chon naye on mouéi de féire emportante.
Méi, chelón éira conta, la féira charì naye ou VIII siéclle, donque bièn devàn l’an meulle, can Chent Or l’a comenchà a baillì de chabó i poouro dou bor.
L’é renque dèi la métchà dou XIX siéclle que n’en de novelle chure de noousra féira.
Le proumire enformachón (an 1857) prèdjon d’éira petchoouda féira que derave renque éira djemì zornà, méi ver la feun dou siéclle, merchì a éira poleteucca de promochón di « petchoude empréije » dou poste, vouluya dou Comice Agricole l’a repréi tchéica pe coou a crisse. Den le-j-àn pe tri coou l’é issaye chospenduya : ou ten di dave guerre, on comprèn vitto la réijón, é ou ten dou fascio, a coja de l’entoléranche.
L’é avouéi l’Otonomì de la Vallé que l’a prèi cha gran emportanche.
Che d’abor l’irre renque éira féira di moubblo pe travaillì, en chouite l’é veruya la féira de l’artijanà é de l’ar, sensa can méimo renonsyì a che vyiille tradichón.
L’é fran pe chen que le valdotèn che retrovvon é crèyon que la féira de Chent Or l’é lo momàn que mioou repréjente lor idantitéi.
Teste icrì de Alexis Bétemps
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La Foire de saint Ours
C’est sans doute la plus grande fête et manifestation valdôtaine. Pendant deux jours, en plein hiver, beau temps ou mauvais temps, des milliers et de milliers de visiteurs s’entassent dans les rues d’Aoste pour admirer et, éventuellement, acheter les produits des artisans valdôtains. Ces deux jours, mélangés aux différentes langues du monde, nous pouvons encore entendre la musique de tous nos différents patois valdôtains. La foire occupe désormais, une bonne partie des rues et des places de la Ville. De foire du bois elle est devenue une grande foire tout court, avec toute sorte de marchandises. Plusieurs s’en plaignent mais, probablement, cela est inscrit dans les temps : quand on dit foire… Les artisans qui s’inspirent encore de l’ancienne tradition et utilisent le bois, la pierre, le fer et la laine pour réaliser leurs produits et leurs œuvres d’art, occupent encore les anciens espaces qui vont de l’Arc d’Auguste à la Place Chanoux. Depuis une cinquantaine d’années, la foire ne fait que croître et se développer. De manifestation spontanée elle s’est transformée en une organisation complexe qui mobilise des centaines de personnes aux compétences différentes. A côté du moment commercial, un côté culturel et récréatif s’est ajouté. A la foire de saint Ours chacun peut désormais trouver ce qu’il cherche…
Mais cela n’a pas toujours été ainsi…
La foire de Saint-Ours est millénaire, dit-on. En réalité les documents les plus anciens qui la citent sont du XIIIème siècle : un parchemin de 1243 qui parle d’une foire « curieuse » se déroulant le 31 janvier et un manuscrit de 1303 qui évoque une foire de six jours se déroulant à Aoste, trois jours avant et trois après la Saint-Ours. Ne connaissant pas exactement la date de naissance de la foire on peut raisonnablement avancer l’hypothèse que notre foire est née autour de l’an 1000, quand l’économie a eu un fort développement et de nombreuses foires importantes sont nées un peu partout en Europe. Mais la légende nous dit qu’elle est née au VIIIème siècle, donc bien avant l’an 1000, quand saint Ours commença à distribuer des sabots aux pauvres du quartier…
Ce n‘est qu’à partir de la moitié du XIXème siècle que nous avons des nouvelles certaines de notre foire. Les premières informations (1857) nous parlent d’une petite foire qui ne durait qu’une demi journée mais vers la fin du siècle, grâce aussi à une forte politique de promotion des « petites industries » locales, promue par le Comice Agricole » elle reprit, petit à petit, de l’envergure. Elles a subi au moins trois interruptions : lors des deux guerre mondiales, pour des raisons compréhensibles, et pendant la période fasciste, victime de l’intolérance. Mais son grand essor commence avec l’Autonomie de notre Vallée. De foire aux outils elle devient une foire d’artisanat et d’art sans toutefois renoncer à ses caractéristiques anciennes. C’est peut-être pour cela que les Valdôtains s’y reconnaissent et ont fait de la foire de saint Ours leur moment identitaire par excellence.
Texte écrit par Alexis Bétemps
La Foire de saint Ours
C’est sans doute la plus grande fête et manifestation valdôtaine. Pendant deux jours, en plein hiver, beau temps ou mauvais temps, des milliers et de milliers de visiteurs s’entassent dans les rues d’Aoste pour admirer et, éventuellement, acheter les produits des artisans valdôtains. Ces deux jours, mélangés aux différentes langues du monde, nous pouvons encore entendre la musique de tous nos différents patois valdôtains. La foire occupe désormais, une bonne partie des rues et des places de la Ville. De foire du bois elle est devenue une grande foire tout court, avec toute sorte de marchandises. Plusieurs s’en plaignent mais, probablement, cela est inscrit dans les temps : quand on dit foire… Les artisans qui s’inspirent encore de l’ancienne tradition et utilisent le bois, la pierre, le fer et la laine pour réaliser leurs produits et leurs œuvres d’art, occupent encore les anciens espaces qui vont de l’Arc d’Auguste à la Place Chanoux. Depuis une cinquantaine d’années, la foire ne fait que croître et se développer. De manifestation spontanée elle s’est transformée en une organisation complexe qui mobilise des centaines de personnes aux compétences différentes. A côté du moment commercial, un côté culturel et récréatif s’est ajouté. A la foire de saint Ours chacun peut désormais trouver ce qu’il cherche…
Mais cela n’a pas toujours été ainsi…
La foire de Saint-Ours est millénaire, dit-on. En réalité les documents les plus anciens qui la citent sont du XIIIème siècle : un parchemin de 1243 qui parle d’une foire « curieuse » se déroulant le 31 janvier et un manuscrit de 1303 qui évoque une foire de six jours se déroulant à Aoste, trois jours avant et trois après la Saint-Ours. Ne connaissant pas exactement la date de naissance de la foire on peut raisonnablement avancer l’hypothèse que notre foire est née autour de l’an 1000, quand l’économie a eu un fort développement et de nombreuses foires importantes sont nées un peu partout en Europe. Mais la légende nous dit qu’elle est née au VIIIème siècle, donc bien avant l’an 1000, quand saint Ours commença à distribuer des sabots aux pauvres du quartier…
Ce n‘est qu’à partir de la moitié du XIXème siècle que nous avons des nouvelles certaines de notre foire. Les premières informations (1857) nous parlent d’une petite foire qui ne durait qu’une demi journée mais vers la fin du siècle, grâce aussi à une forte politique de promotion des « petites industries » locales, promue par le Comice Agricole » elle reprit, petit à petit, de l’envergure. Elles a subi au moins trois interruptions : lors des deux guerre mondiales, pour des raisons compréhensibles, et pendant la période fasciste, victime de l’intolérance. Mais son grand essor commence avec l’Autonomie de notre Vallée. De foire aux outils elle devient une foire d’artisanat et d’art sans toutefois renoncer à ses caractéristiques anciennes. C’est peut-être pour cela que les Valdôtains s’y reconnaissent et ont fait de la foire de saint Ours leur moment identitaire par excellence.
Texte écrit par Alexis Bétemps