La counta de Tsalénde
Sit an, pe Tsalénde, voudrio fran vo countì an counta que, eun mouì d’an fi, an mammagràn l’ayé icriyé pe la chin-a gnise que lamae tan la icoutì.
Si, i caro di veladzo, n’ayé eun pitchoù mitcho de bouque, ioù viquichae eun tailleue bièn pouo. L’ie eungn ommo to courbo, ató lo vezadzo plétoù, dou joué llouiyén dérì eun pèe de lenette nèye é le dèi retsignà. Euntremì di potte mancae jamì la pipa.
L’ayé an dzénta coumpagnì : de tsatte, de tseun, de polaille, de lapeun é de ratte que se catsaoun dérì le lan de bouque, moungouyaoun é lambaoun a l’entô de llou.
Djémeun, lo tailleue, copae le-z-itoffe é caouzae si an grousa tabla protso de la fin-itra. Ticque… Ticque… Ticquéte… Tacquéte… Ticque… Ticque… Pe to lo dzô lo pédal de la machina a caoudre vouéadzae é s’aritae jamì. Djémeun l’ayé de man d’ô é le bitche ll’aoun toujoù abiillae eun fita : le tsatte ató de tsemize, le tseun ató de tsapì, le polaille ató de basquine, le lapeun ató de coutiilloùn é de tsaousoùn, le ratte ató de dzénte craotte. Si la tabla n’ayé de-z-itoffe de totte le couleue é tan de caletoù, de crouì boucoùn de séa, de fi, de ribàn. Lo tailleue l’ayé coupoù l’itoffa pe aprestì eun jilét pe eun’occajoùn bièn eumpourtanta : lo senteucco di veladzo l’ayé disidoù de se maryì avouì la pi dzénta feuille di péì, fran lo dzô de Tsalénde. Trèi dzô devouàn, dimén que copae é caouzae l’itoffa de velù vert, orlae ató de pitset é brodae ató de violette é de rouze, s’apersèi que lo fi rodzo l’è frenet. Pamì de fi pamì de trâille ! L’è coudzì de plantì li é l’è fran tracachà : l’a pamì gneunca an santima pe lo atsetì. To d’eun cou… Etchì ! Etchì ! L’a comenchà a iternì é lèi pouye co la fivra. É que mou a l’estomacque. Adón l’a pensoù de bée eun boun véo de lasì tsate avouì tchica de mite é dou tchitchareun d’idevia é de se catchì a la coutse, toupoù tanque i nâ. É l’è eundroumi-se. É l’a droumì co to lo dzô aprì.
Le bitche se tracassoun… A plasse de caoudre Djémeun droume. Regoutoù, lo pi blagueue di tsatte, l’a avèitchà Mostatse, lo pi digourdì di ratte é l’a de-lèi : « Bon, si cou no fa fi caétsouza pe èidjì lo noutro patroùn ».
La nite de Tsalénde comenche a beuttì ba de nèi… É todzô de pi… Le dzi chortoun di mitcho pe alì a l’iillize, le cllotse boueuchoun la minite é, tot a l’entô, s’ipatoun le coplette di tsansoùn. Seutta l’è an nite spésiala : le bitche se prédzoun é se coumprégnoun mimo se soun pocca le-z-ommo que arevoun a le-z-eunténdre. L’è paèi que le-z-amì de Djémeun se partadzoun lo trâille : lo lapeun va quiì lo fi, le tsatte é le ratte se beuttoun a l’entô de la machina pe caoudre le caroùn gri, vert, bleu é le polaille fan le flocque nèe. Lo mateun de Tsalénde Djémeun se rèche, bèiche ba i piillo é, si la tabla, protso de la fin-itra, vèi lo jilét di senteucco, belle to caouzì. Eun trâille de présijoùn é de pachénse. Lo tailleue l’è sénsa paolle. Surtoù le-z-agasse soun brodae télaménte bièn que l’a pensoù : « cheue que l’an fi-le le pitchoù dèi di ratte ».
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Histoire de Noël
Cette année, pour Noël, j'ai vraiment envie de vous raconter une histoire qui, il y a longtemps, a été écrite par une grand-mère pour sa petite-fille qui adorait l'écouter.
Au bout du village, dans une petite maison en bois, vivait un tailleur très pauvre.
C'était un homme au dos voûté et aux doigts déformés, au visage sillonné de rides, dont les yeux brillaient derrière les verres épais d’une paire de lunettes à monture noire. Entre ses lèvres, il ne manquait jamais une pipe.
Il était toujours en bonne compagnie : chats, chiens, poules, lapins et souris se cachaient derrière les planches de bois, jouant et courant autour de lui.
Germain, le tailleur, coupait les tissus et les cousait sur une grande table près de la fenêtre. Tiketiketic... Tiketiketic… la pédale de la machine à coudre tournait à toute vitesse, sans jamais s'arrêter.
Germain avait des mains en or et les animaux étaient toujours tirés à quatre épingles : les chats portaient leurs chemises, les chiens enfonçaient leurs chapeaux, les poules arboraient des chemisettes, les lapins mettaient des vêtements et des bas de laine, les souris arboraient des cravates flamboyantes.
Sur la table étaient éparpillés des tissus de toutes les couleurs et de toutes les variétés, des chutes de soie, des fils, des rubans. Le tailleur avait coupé le tissu pour fabriquer un gilet destiné à une occasion très importante : le maire du village avait décidé d'épouser la plus belle fille du village, le jour même de Noël. Trois jours avant la date prévue, alors qu’il cousait un tissu de velours vert, garni de dentelle et brodé de roses et de violettes, le tailleur s'est rendu compte que le fil était épuisé. Pas de fil, pas de travail ! Il est contraint d'abandonner son travail et est très inquiet : il n'a même plus un centime pour aller l'acheter. Soudain, atchoum… atchoum ! Il a commencé à éternuer tandis que la fièvre continuait à monter. Et, quel mal de ventre ! Il a donc pensé de boire un bon verre de lait chaud avec un peu de miel et deux cuillères à café d’eau-de-vie et d'aller se coucher, couvert jusqu'au nez. Et il s'est endormi. Et il a dormi tout le jour suivant aussi.
Les animaux s'inquiètent : au lieu de coudre, Germain dort. Frisé, le chat le plus élégant, jette un regard complice à Moustache, la souris la plus espiègle et dit : « Bon, il faut vraiment faire quelque chose pour notre patron, cette fois-ci ! ».
La nuit de Noël, la neige commence à tomber en gros flocons se déposant sur les arbres et les toits, dans les rues et sur les manteaux des hommes qui sortent de chez eux et se dirigent vers l'église, d'où l'on entend les cloches sonner minuit, tandis que des refrains joyeux résonnent tout autour.
La nuit de Noël est miraculeuse, des choses étranges se produisent, même les animaux ont le pouvoir de parler entre eux se comprenant parfaitement, bien que très peu d'humains soient capables de les entendre.
C'est ainsi que les amis de Germain se répartissent les tâches : les lapins vont chercher le fil, les chats et les souris se mettent à coudre les pièces grises, vertes et bleues, les poules font les nœuds noirs.
Le matin de Noël, Germain se réveille et se rend immédiatement à sa table, sur laquelle est posé le gilet du maire, magnifiquement cousu et joliment terminé. Un travail de précision et de patience ! Muet de stupeur, le tailleur est incapable de parler. En particulier, les boutonnières sont si finement brodées qu'il a pensé : « Seuls les petits doigts des petites souris peuvent aller aussi loin ! ».
Histoire de Noël
Cette année, pour Noël, j'ai vraiment envie de vous raconter une histoire qui, il y a longtemps, a été écrite par une grand-mère pour sa petite-fille qui adorait l'écouter.
Au bout du village, dans une petite maison en bois, vivait un tailleur très pauvre.
C'était un homme au dos voûté et aux doigts déformés, au visage sillonné de rides, dont les yeux brillaient derrière les verres épais d’une paire de lunettes à monture noire. Entre ses lèvres, il ne manquait jamais une pipe.
Il était toujours en bonne compagnie : chats, chiens, poules, lapins et souris se cachaient derrière les planches de bois, jouant et courant autour de lui.
Germain, le tailleur, coupait les tissus et les cousait sur une grande table près de la fenêtre. Tiketiketic... Tiketiketic… la pédale de la machine à coudre tournait à toute vitesse, sans jamais s'arrêter.
Germain avait des mains en or et les animaux étaient toujours tirés à quatre épingles : les chats portaient leurs chemises, les chiens enfonçaient leurs chapeaux, les poules arboraient des chemisettes, les lapins mettaient des vêtements et des bas de laine, les souris arboraient des cravates flamboyantes.
Sur la table étaient éparpillés des tissus de toutes les couleurs et de toutes les variétés, des chutes de soie, des fils, des rubans. Le tailleur avait coupé le tissu pour fabriquer un gilet destiné à une occasion très importante : le maire du village avait décidé d'épouser la plus belle fille du village, le jour même de Noël. Trois jours avant la date prévue, alors qu’il cousait un tissu de velours vert, garni de dentelle et brodé de roses et de violettes, le tailleur s'est rendu compte que le fil était épuisé. Pas de fil, pas de travail ! Il est contraint d'abandonner son travail et est très inquiet : il n'a même plus un centime pour aller l'acheter. Soudain, atchoum… atchoum ! Il a commencé à éternuer tandis que la fièvre continuait à monter. Et, quel mal de ventre ! Il a donc pensé de boire un bon verre de lait chaud avec un peu de miel et deux cuillères à café d’eau-de-vie et d'aller se coucher, couvert jusqu'au nez. Et il s'est endormi. Et il a dormi tout le jour suivant aussi.
Les animaux s'inquiètent : au lieu de coudre, Germain dort. Frisé, le chat le plus élégant, jette un regard complice à Moustache, la souris la plus espiègle et dit : « Bon, il faut vraiment faire quelque chose pour notre patron, cette fois-ci ! ».
La nuit de Noël, la neige commence à tomber en gros flocons se déposant sur les arbres et les toits, dans les rues et sur les manteaux des hommes qui sortent de chez eux et se dirigent vers l'église, d'où l'on entend les cloches sonner minuit, tandis que des refrains joyeux résonnent tout autour.
La nuit de Noël est miraculeuse, des choses étranges se produisent, même les animaux ont le pouvoir de parler entre eux se comprenant parfaitement, bien que très peu d'humains soient capables de les entendre.
C'est ainsi que les amis de Germain se répartissent les tâches : les lapins vont chercher le fil, les chats et les souris se mettent à coudre les pièces grises, vertes et bleues, les poules font les nœuds noirs.
Le matin de Noël, Germain se réveille et se rend immédiatement à sa table, sur laquelle est posé le gilet du maire, magnifiquement cousu et joliment terminé. Un travail de précision et de patience ! Muet de stupeur, le tailleur est incapable de parler. En particulier, les boutonnières sont si finement brodées qu'il a pensé : « Seuls les petits doigts des petites souris peuvent aller aussi loin ! ».