Madama l'Ive
Si an vyille madama é pourtàn si toujoù nouila, tsanto é collo to lo dzô é totta la nite, lamo la via é, plan plan, areuvvo tanque a la mèe… l’iveue fi frette é, mimo se droumo é me repouzo pe an coutse totta llachae, n’i prisa de tournì lambì lo pi vito pousiblo. Le flocòn de nèi é la leunna, que icllèrye lo siel, me fan coumpagnì. D’ifouryì me récho plén-a de jouése : que dzén coure dedeun eun ri de mountagne que pase i mentén d’eun mayèn plachà p’an coueugne de noutra dzénta valada é que dzén restì codjatae dedeun eun lacque i mentén di violette. Véo de bague a fî n’i : la poueunte di dzô tsertso d’accapì eun réyòn de solèi pe m’itsaoudì tchica é icreutto de gotte i fleue di ratte, caésso dou bèrio é nen fio colatì eungn atro, baillo bée a eun troupì de vatse eun tsan é soladzo la sèi di dzi que pouyoun tanque i col. Dimén que bèicho ver la plan-a arouzo le courtì : que de gourmandize no baille noutra téra é mersì a mé floèisoun meulle caletoù de fleue avouì an sopatoù de couleue pe no rapélì que dzén arcansiel l’è la nateua. Areuvvo frénque a fi vioundì le roe di mouleun…Que damadzo que n’a euncó caqueun que rize a coza de mé pe la pouza de l’ive. L’è toujoù defesilo, oueu comme eun cou, reuspétì le-z-orére é le dzô que l’an drouette. Malgrì so resto an madama é tsertso de lluire ató le difiénte couleue que prégno can lo solèi djouye avouì mé é que dzénta mezeucca dèi itre, pe le bouigno di-z-ommo, la vouése de l’ive que colle. Si utila mimo pe prodouiye énerjì é pourtì la lemie i mitcho de tchoueutte. De llouèn apersèivo la mèe é me tappo dedeun. Le mèinoù soun bién countén de me vére, caqueun djouye avouì mé, d’atre l’an pouiye…aprì eungn an de traaille la fameuille réfle tchica é jouèi di momàn que pase eunsémblo. Ató seutta grousa cantitoù d’ive moungouyo a fi de-z-ounde toujoù pi ate é l’ouva me baille l’atacque pe fi danchì le bató. Si an vyille madama é pourtàn si toujoù nouila : si la via...
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Madame l'Eau
Même si je suis une vieille dame, je suis toujours nouvelle. Je chante et coule jour et nuit. J’aime la vie et, des hautes pentes, j'atteins lentement la mer.
Il fait froid en hiver, et bien que je me repose dans un lit de glace, j’ai hâte de reprendre ma course. La lune qui éclaire le ciel et les flocons de neige me tiennent compagnie.
Au printemps, je me réveille au comble de la joie : c'est agréable de courir dans un ruisseau de montagne qui traverse un mayen, situé dans un coin de notre belle Vallée. Néanmoins, il est tout aussi beau de s’étancher dans un lac entouré de violettes.
Mes tâches sont multiples : tôt le matin, j'essaie d'attraper un rayon de soleil pour me réchauffer et je vaporise mes gouttes sur les myosotis. Je caresse deux pierres et en fais glisser d'autres. J’abreuve un troupeau de vaches au pâturage et j’apaise la soif des personnes qui grimpent pour franchir le col.
Ruisselant vers la plaine, j'arrose les jardins et les potagers : que de délices notre terre nous offre ! C'est grâce à moi que mille variétés de fleurs éclosent, avec tant de couleurs pour nous rappeler que la nature est un véritable arc-en-ciel. De même, je parviens à faire tourner les roues du moulin... C'est dommage qu'il y ait encore des gens qui se chamaillent à cause de moi. Aujourd'hui comme autrefois, il faut s’en tenir aux jours et aux heures où l'on a droit à l'eau du ru et il n'est pas toujours facile d'obtenir le respect de tous.
Malgré cela, je reste une dame et j'essaie de briller à travers les différentes couleurs qui m’habillent lorsque le soleil joue avec moi. Pour l'oreille humaine, la voix de l'eau qui coule est sublime. Je suis également utile pour produire de l'énergie et apporter de la lumière dans les maisons de chacun.
De loin, j’aperçois la mer et je m'y plonge. Les enfants sont contents de me voir : certains jouent avec moi alors que d'autres ont peur. Après un an de travail, les familles prennent leurs vacances et se réjouissent du temps passé ensemble.
Au fur et à mesure que ma masse et mon volume augmentent, je peux jouer pour former des vagues de plus en plus hautes et, avec l'aide du vent, je suis capable de faire danser les bateaux.
Je suis une vieille dame, mais je suis toujours nouvelle : je suis la vie.
Madame l'Eau
Même si je suis une vieille dame, je suis toujours nouvelle. Je chante et coule jour et nuit. J’aime la vie et, des hautes pentes, j'atteins lentement la mer.
Il fait froid en hiver, et bien que je me repose dans un lit de glace, j’ai hâte de reprendre ma course. La lune qui éclaire le ciel et les flocons de neige me tiennent compagnie.
Au printemps, je me réveille au comble de la joie : c'est agréable de courir dans un ruisseau de montagne qui traverse un mayen, situé dans un coin de notre belle Vallée. Néanmoins, il est tout aussi beau de s’étancher dans un lac entouré de violettes.
Mes tâches sont multiples : tôt le matin, j'essaie d'attraper un rayon de soleil pour me réchauffer et je vaporise mes gouttes sur les myosotis. Je caresse deux pierres et en fais glisser d'autres. J’abreuve un troupeau de vaches au pâturage et j’apaise la soif des personnes qui grimpent pour franchir le col.
Ruisselant vers la plaine, j'arrose les jardins et les potagers : que de délices notre terre nous offre ! C'est grâce à moi que mille variétés de fleurs éclosent, avec tant de couleurs pour nous rappeler que la nature est un véritable arc-en-ciel. De même, je parviens à faire tourner les roues du moulin... C'est dommage qu'il y ait encore des gens qui se chamaillent à cause de moi. Aujourd'hui comme autrefois, il faut s’en tenir aux jours et aux heures où l'on a droit à l'eau du ru et il n'est pas toujours facile d'obtenir le respect de tous.
Malgré cela, je reste une dame et j'essaie de briller à travers les différentes couleurs qui m’habillent lorsque le soleil joue avec moi. Pour l'oreille humaine, la voix de l'eau qui coule est sublime. Je suis également utile pour produire de l'énergie et apporter de la lumière dans les maisons de chacun.
De loin, j’aperçois la mer et je m'y plonge. Les enfants sont contents de me voir : certains jouent avec moi alors que d'autres ont peur. Après un an de travail, les familles prennent leurs vacances et se réjouissent du temps passé ensemble.
Au fur et à mesure que ma masse et mon volume augmentent, je peux jouer pour former des vagues de plus en plus hautes et, avec l'aide du vent, je suis capable de faire danser les bateaux.
Je suis une vieille dame, mais je suis toujours nouvelle : je suis la vie.