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L’ours é lo pégno berdzì

Quemeun-a: Bioun-a
Catégorì: Conte pe le mèinoù

Dedeun euna pégna mèizoùn izolaye protso di bouque vequeussaon eun vioù omo é son nevaou. Vardaoun de fée, catcheune blantse é d’atre nae. Lo mèinoùn lardzae le fée dedeun lo bouque. Eun caressèn lo pi cocoloùn, lèi diae : « Lo si que l’ameria meundzì l’erba di prou, mé dai itre séae é catsae i pailleur pe vo nourrì d’iveur ».
Dedeun lo bouque, protso a la mèizoùn, n’ayè eun prou avouì eun pégno laque i menteun. Lo pégno berdzì s’arritae toujoù li, devàn que tournì i mitcho, é contae le fée : « …Dezevouette… Trentecattro… Seuncanta... ». Lé contae eun attendèn que bèaoun.
Eun dzo, can l’ie li, l’a vi arrevì eun grou ours : « Lo bouque l’è de mé é te bitche l’an ren a fére séilla », di l’ours eun fezèn semblàn d’attaquì le fée.
Lo berdzì lo suppliae : « Pe plaizì, ipargna me fée ! Mon granpére é mé n’eun maque sèin pe vivre ! ». L’ours adón se dresse deussì le sin-e patte de derì é di : « Vouillo te baillì euna chanse : se t’eundevie mon adzo laiso itì te fée. Te pou l’èi pensì tanque a demàn, tourno séilla a la mima aouva ». Lo berdzì, tracasoù, tourne vito i mitcho é conte la sin-a avanture a son granpére.
L’ansièn pense eun momàn é aprì di : « Eumprèn-te-la pa, mon pégno, ne lo n’en pi prou ! Pa pi deute que eun grou ours sisse pi feun que eun vioù omo… St’aviproù te va comme la coutima lardzì le fée dedeun lo bouque ; eun atteundèn, te coueuille tot le berbùn que te vae é te cope le brantse avouì le foille de to le verne que te troue ».
Lo pégno berdzì fi comme l’ayè deute son granpére, ramase de canquetaye de berbùn é de brantse avouì le foille pe lé éntsaillì i bor de la goille é can lo solèi meusse, lé atatse avouì de fiselle lletoù d’eun arbro a l’atro a l’intor di prou. Aprì to si travaille pense : « Agna n’i maque a me catsì derì eun bouèissòn é attendre ».
Can la leuna se leuve, areuve euncó l’ours. Se leuve deussì le sin-e patte de derì é reste a botse iverta :

Que de boboroille… Que de foforoille,
Euncó avouì le meun sent an, ni jami vi-ne tan !

Can la leuna se catse, lo berdzì, que l’ayè to bièn acoutoù, tourne leste eun tsi llui to contèn : « Ah !… mon granpére l’a avì euna grousa idì ! ».
Lo dzo aprì, tourne pourtì bée le sin-e fée i mimo prou. To de suite areuve euncò l’ours eun se fièn dzen. Se dresse deussì le sin-e patte de derì é dimande : « Adón, te sa me deue mon adzo ? ».
« T’a sent an - lèi ripón lo garsòn - é l’è l’aoua de t’eun allì ! ».
De radze, l’ours se mor euna patta é scappe i fon di bouque é tourne jamì pi.

Tiré de : Alexis Bétemps, Lidia Philippot, Merveilles dans la vallée - Le Val d’Aoste conté - Collection Le miel des contes, Imprimerie Slatkine, Genève 2006.

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L’ours é lo pégno berdzì

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Ita

L'ours et le petit berger

Dans une petite maison isolée près du bois vivaient un vieil homme et son petit-fils. Ils gardaient un troupeau de moutons dont certains étaient blancs et d’autres noirs.
L’enfant menait les moutons paître dans le bois. Caressant le plus câlin il dit :« Je sais que vous aimeriez manger le frais herbage de la prairie, mais elle devra être fauché et entassé dans le fenil pour vous nourrir pendant l'hiver ».
Dans le bois, non loin de la maison, il y avait un pré avec un petit étang au milieu. Le petit berger s'arrêtait là tous les jours avant de rentrer et : « …dix-huit,… trente-quatre…, cinquante ». Il comptait ses moutons pendant qu'ils s'abreuvaient.
Un jour, alors qu'il était là, il a vu arriver un grand ours: « Le bois est mon domaine et tes bêtes n'ont rien à faire ici ! » dit l’ours en faisant mine d’attaquer les moutons.
Le berger donc le supplia : « Je t'en prie, épargne mon troupeau ! Mon grand-père et moi, nous n'avons que cela pour vivre ».
L'ours alors se dressa sur ses pattes de derrière et dit: « Je veux bien te donner une chance. Si tu devines mon âge, j'épargnerai tes moutons. Tu peux y penser jusqu'à demain, je reviendrai ici à la même heure ».
Le berger affolé rentra aussitôt, et il raconta son aventure à son grand-père. L'aïeul réfléchit un instant, avant de dire : « Ne t'en fais pas, mon petit, nous l'aurons ! D'ailleurs, il n'est pas dit que gros ours soit plus malin que vieil homme... Cet après-midi tu vas, comme d'habitude, faire paître le troupeau dans le bois ; entre temps, tu ramasseras toute les pommes de pin que tu verras et tu couperas des branchettes feuillues à tous les aulnes que tu trouveras ».
Le petit berger fit comme avait dit son grand-père, il ramassa des quantités de pommes de pin et de branchettes feuillues qu'il amoncela au bord de la mare et au coucher du soleil, il les attacha à des ficelles qu'il tendit d'un arbre à l'autre, autour de la clairière. Après tout ce travail, il pensa : « Maintenant il ne me reste rien d’autre à faire que de me cacher derrière un buisson et attendre ».
Quand la lune se leva, l'ours apparut. Surpris, il se dressa sur ses pattes de derrière et resta bouche bée : « Que de boboroille... Que de foforoille... Malgré mes cent ans, je n’en ai jamais vu autant ! ».
Quand la lune se coucha, le berger, qui avait bien entendu, quitta sa cachette et revint chez lui tout content : « Ah aaah, mon grand-père a vraiment eu une grandiose idée ! ».
Le lendemain, il alla à la clairière abreuver ses moutons. Aussitôt, l'ours arriva en se dandinant. Il se leva sur ses pattes de derrière et demanda: « Alors, sais-tu me dire quel est mon âge? ».
« Tu as cent ans, lui répondit le garçon, et il est temps que tu t'en ailles! ».
De rage l'ours se mordit une patte et s'enfuit au fond du bois d'où il ne revint jamais plus.

Tiré de : Alexis Bétemps et Lidia Philippot, Merveilles dans la vallée - Le Val d’Aoste conté - Collection «Le miel des contes», Imprimerie Slatkine, Genève 2006

Fra

L'ours et le petit berger

Dans une petite maison isolée près du bois vivaient un vieil homme et son petit-fils. Ils gardaient un troupeau de moutons dont certains étaient blancs et d’autres noirs.
L’enfant menait les moutons paître dans le bois. Caressant le plus câlin il dit :« Je sais que vous aimeriez manger le frais herbage de la prairie, mais elle devra être fauché et entassé dans le fenil pour vous nourrir pendant l'hiver ».
Dans le bois, non loin de la maison, il y avait un pré avec un petit étang au milieu. Le petit berger s'arrêtait là tous les jours avant de rentrer et : « …dix-huit,… trente-quatre…, cinquante ». Il comptait ses moutons pendant qu'ils s'abreuvaient.
Un jour, alors qu'il était là, il a vu arriver un grand ours: « Le bois est mon domaine et tes bêtes n'ont rien à faire ici ! » dit l’ours en faisant mine d’attaquer les moutons.
Le berger donc le supplia : « Je t'en prie, épargne mon troupeau ! Mon grand-père et moi, nous n'avons que cela pour vivre ».
L'ours alors se dressa sur ses pattes de derrière et dit: « Je veux bien te donner une chance. Si tu devines mon âge, j'épargnerai tes moutons. Tu peux y penser jusqu'à demain, je reviendrai ici à la même heure ».
Le berger affolé rentra aussitôt, et il raconta son aventure à son grand-père. L'aïeul réfléchit un instant, avant de dire : « Ne t'en fais pas, mon petit, nous l'aurons ! D'ailleurs, il n'est pas dit que gros ours soit plus malin que vieil homme... Cet après-midi tu vas, comme d'habitude, faire paître le troupeau dans le bois ; entre temps, tu ramasseras toute les pommes de pin que tu verras et tu couperas des branchettes feuillues à tous les aulnes que tu trouveras ».
Le petit berger fit comme avait dit son grand-père, il ramassa des quantités de pommes de pin et de branchettes feuillues qu'il amoncela au bord de la mare et au coucher du soleil, il les attacha à des ficelles qu'il tendit d'un arbre à l'autre, autour de la clairière. Après tout ce travail, il pensa : « Maintenant il ne me reste rien d’autre à faire que de me cacher derrière un buisson et attendre ».
Quand la lune se leva, l'ours apparut. Surpris, il se dressa sur ses pattes de derrière et resta bouche bée : « Que de boboroille... Que de foforoille... Malgré mes cent ans, je n’en ai jamais vu autant ! ».
Quand la lune se coucha, le berger, qui avait bien entendu, quitta sa cachette et revint chez lui tout content : « Ah aaah, mon grand-père a vraiment eu une grandiose idée ! ».
Le lendemain, il alla à la clairière abreuver ses moutons. Aussitôt, l'ours arriva en se dandinant. Il se leva sur ses pattes de derrière et demanda: « Alors, sais-tu me dire quel est mon âge? ».
« Tu as cent ans, lui répondit le garçon, et il est temps que tu t'en ailles! ».
De rage l'ours se mordit une patte et s'enfuit au fond du bois d'où il ne revint jamais plus.

Tiré de : Alexis Bétemps et Lidia Philippot, Merveilles dans la vallée - Le Val d’Aoste conté - Collection «Le miel des contes», Imprimerie Slatkine, Genève 2006