L'anfàn prodigguio
Int’ou mille voit sent é carantùn , un qu’ou hstediava ou patouà, un Italièn, Bernardino Biondelli, a recuillet sés versioùn da queunta de « L’anfàn prodigguio » int’ou patouà d’Ohsta, d’Ayas, de Bard/Donnas, de Cogne, de Gignod de Valtournenche. Sè sés versioùn sount euncó eunqueu é pieu viéill documèn qu’in cunessesse eun patouà da Val d’Ohta. Apreu caze sent é setant’an qu’on ihstà hscreutte pensèn qué sarè biént eumpourtàn d’avoéi dè versioùn d’ora, a mèins euna per chahsca cumeunna.
Un ommo ou l’avava dui boffe, ou pieu pitchout a deut aou pare : « Poppa, dona-mé a mia par de partajo ». Ou pare a donà partajo. Corca jor apreu, pré tou sin qu’ou l’avava, ou mat pieu pitchout a-t-alà-se-nen leuint é a betà perde tot, fazàn ou lindjéra.Conta qu’ou l’avè minja-se tot a fameunna a coumensà a fè-se sentì inte se poust é el a coumensà a patì fon. At alà valot vé dé jén de lo qu’on manda-lo pa campagna vardai é toui. Ou l’arè ben amà impyi-se a ponsa de sin qué minjavon é toui ma gnun llé nen donava. Tornàn an el memmo a deu-se : « É valit dou poppa on de pon a vende é mé si tché a crépé de fon ! M’en vé viò dé tché, voi tornai a mazoùn é dî ou poppa : Poppa, y è fè peché countra ou Boun Dieu é countra tè, méritto pamà d’ésse ou te garsón. Tratta-mé tumme eun di te valit ». Aloura è partì é ala-se-nèn a mazoùn. Conta qué l’éra euncò leuint, ou pare a vu-lo é a u-nen coumpassión, a couret betè-lle ou bras ou col é a eumbrasa-lo. Ou mat aloura a deu-lle : « Poppa, y è fè peché countra ou Boun Dieu é countra tè, méritto pamà d’ésse ou te garsón. Tratta-mé tumme eun di te valit ». Ma ou pare, sèinsa pensèi-lle dui cou a deut ai valit : « Vitto, vitto, pouté tché ou pieu bel vehstì é vehstisseu-lo, beté-lli eun anel ou dé é de choussoi int’i pé. Allé prèinde ou vel pieu grâs, masseu-lo, minjèn é fazèn féhsta, perquè ou mé mat qué ora è tché éra mort é a tornà vive, avó perdu-lo é y è tournà lo trovai ». É on beta-se a fè féhsta.
Ou mat pieu viéill l’éra vià pa campagna. Cant a tornà i mette é qué l’éra caze procho a sentì qué sonavoun é dansavoun. A pelà un di valit é a demanda-lle qué que ll’éra . Si tché a deu-lle : « Ou te frère è tornà é ou te poppa a massà ou vel pieu grâs, perquè a trova-lo qu’ou ihstava bién ». Ou mat aloura a eunrabia-se é ou voulè pa euntrè. A ou pare qué l’éra sourtì per fè-lo alè ins a rehsponu-lle : « Travaillo per té depeu sé pa can de tens, y è sempe fè tout tumme é t’i jamé douna-me gnonca un croi chevrì peur fè féhsta vè mié amis ; ma conta qué l’atro ou torna, apreu qu’a minja-se tot vé de petane, te fè massai ou vel pieu grâs ». Ma ou pare a rehsponu-lle : « Té, ou mé poro boffa, t’i sempe ihstà tché vé mé é sin qué l’éra a mé l’éra a teu. Ma ventava bèin fè féhsta é ése countòn vu qu’ou te frère l’éra mort é a tornà revive, qué l’avó perdu-lo é y é tourna-lo trovai ».
Evangile selon Luc 15 : 11-32 du Nouveau Testamen
Acoutì lo teste
Détsardjì lo teste
L’enfant prodigue
Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : « Père, donne-moi (*) la part de fortune qui me revient » Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, rassemblant tout son avoir, le plus jeune fils partit pour un pays lointain et y dissipa son bien en vivant dans l'inconduite.
Quand il eut tout dépensé, une famine sévère survint en cette contrée et il commença à sentir la privation. Il alla se mettre au service d'un des habitants de cette contrée, qui l'envoya dans ses champs garder les cochons. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait. Rentrant alors en lui-même, il se dit : « Combien de mercenaires de mon père ont du pain en surabondance, et moi je suis ici à périr de faim ! Je veux partir, aller vers mon père et lui dire : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi ; je ne mérite plus d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes mercenaires ». Il partit donc et s'en alla vers son père.
Tandis qu'il était encore loin, son père l'aperçut et fut pris de pitié ; il courut se jeter à son cou et l'embrassa tendrement. Le fils alors lui dit : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi, je ne mérite plus d'être appelé ton fils ». Mais le père dit à ses serviteurs : « Vite, apportez la plus belle robe et l'en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ». Et ils se mirent à festoyer.
Son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des danses. Appelant un des serviteurs, il s'enquérait de ce que cela pouvait bien être. Celui-ci lui dit : «C'est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé». Il se mit alors en colère, et il refusait d'entrer. A son père qui était sorti l’en prier, il répondit : «Voilà tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un seul de tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau, à moi, pour festoyer avec mes amis mais quand ton fils que voici revient-il, après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu fais tuer pour lui le veau gras ! ». Mais le père lui dit : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait bien festoyer et se réjouir, puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ».
Tiré de : Évangile selon Luc, 15 : 11- 32 du Nouveau Testament
L’enfant prodigue
Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : « Père, donne-moi (*) la part de fortune qui me revient » Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, rassemblant tout son avoir, le plus jeune fils partit pour un pays lointain et y dissipa son bien en vivant dans l'inconduite.
Quand il eut tout dépensé, une famine sévère survint en cette contrée et il commença à sentir la privation. Il alla se mettre au service d'un des habitants de cette contrée, qui l'envoya dans ses champs garder les cochons. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait. Rentrant alors en lui-même, il se dit : « Combien de mercenaires de mon père ont du pain en surabondance, et moi je suis ici à périr de faim ! Je veux partir, aller vers mon père et lui dire : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi ; je ne mérite plus d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes mercenaires ». Il partit donc et s'en alla vers son père.
Tandis qu'il était encore loin, son père l'aperçut et fut pris de pitié ; il courut se jeter à son cou et l'embrassa tendrement. Le fils alors lui dit : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi, je ne mérite plus d'être appelé ton fils ». Mais le père dit à ses serviteurs : « Vite, apportez la plus belle robe et l'en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ». Et ils se mirent à festoyer.
Son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des danses. Appelant un des serviteurs, il s'enquérait de ce que cela pouvait bien être. Celui-ci lui dit : «C'est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé». Il se mit alors en colère, et il refusait d'entrer. A son père qui était sorti l’en prier, il répondit : «Voilà tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un seul de tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau, à moi, pour festoyer avec mes amis mais quand ton fils que voici revient-il, après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu fais tuer pour lui le veau gras ! ». Mais le père lui dit : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait bien festoyer et se réjouir, puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ».
Tiré de : Évangile selon Luc, 15 : 11- 32 du Nouveau Testament