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Teste eun patoué

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Lo minà prodeugo

Quemeun-a: Tsambava
Catégorì: Otre bague

En 1841 le dialectologue italien Bernardino Biondelli recueillait six versions de la Parabole de l’enfant prodigue en autant de patois valdôtains (Aoste, Ayas, Bard/Donnas, Cogne, Gignod et Valtournenche). Ces six versions constituent de nos jours les plus anciens documents de prose patoise valdôtaine connus. A quelque 170 ans de leur parution, nous estimons qu’il est très important d’en recueillir des versions contemporaines, une pour chaque commune valdôtaine.

Lo minà prodeugo

Eun ommo y avie do minà. Eun bé dzor lo pi dzoveuno i di ou chén pare : « Bailla-mè la porchón di bièn qu’i mé totse!». É llu y a partadzà lo bièn.
Eun per dé dzor apré qu’i y avie ramassà lé chén bague, lo peu dzoveuno di minà y è partì én voyadzo bièn llouèn é y a pecache tcheu ché bièn én fièn lo libertén.
Can y a to dépensà, euna grosa fameuna y è capità én sé paì e co llu y a comensà dé patì la fan. Y è allà ché sémondre a eun dé per lé, é si y a beta-lo a vardé lé gadén. Y arie bièn lamà ch’emplì lo ventro avoué lo pequé di gadén, ma gneun lle nen baillave.
Adón, éntre llu, y a pensà a cha condechón : « Véro dé-z-ouvré dou mén pappa y an lo ventro plen… i greuillon dé bon toc dé pan é mè si seuilla qué crèpo dé fan. Ne vouèi m’en allé dé seuilla… torno i métcho dou pappa ; lle dio-poue qué n’é fé eun pètchà contre lo siel é contre llu ; qué ne mereutto pamé d’étre chon bouébo é qu’i pourrie belle mé prende comèn domesteucco ».
Adón i par pé torné i chén métcho.
Y ére éncó llouèn can chon pappa y a vu-lo vignì é y a avù compachón dé llu, y è alla-lle éncontre é y a embrassa-lo. Lo bouébo y a deu-lle : « Pappa, n’é pètchà contre lo siel é contre vo, ne mereutto pa d’étre votro bouébo ».
Ma lo pappa i di i chén domesteucco : « Ommo, vito, portade-mè l’arbeillemèn pi bé é arbeilladé-lò ; betàde-lle euna verdzetta ou dèi é dé boune bote i pi. Désèn allade prende lo vé pi gras, tchouade-lò… Mindzèn é fièn euna bella féta perquè lo mén minà y ére mor é y è tornà én via, y ére perdù é n’en rétrouva-lo ». É la féta y è comensà.
Lo peu vioù di frére y ére én campagne. Can y a rètsavia-se, én ch’aprotsèn di métcho y a sentù soné é dansé. Y a crià eun valet é y a demanda-lle senque i capitave. Lo valet y a deu-lle : « Lo votro frére y è tornà é lo pappa y a fé tchoué lo vé pi gras perquè y a rétrova-lo san ».
Én sentèn so seuilla, y è vegnu-lle la maleusse é y a pa voulù éntré. Adón lo chén pappa y è sourtì pé lle deure dé éntré, ma llu y a répondu-lle : « Dz’é passà tan d’an a travaillé voué vo é n’é toudzor fé sen qué v’èi deu-me é v’èi jamé bailla-me gnanca eun tsevrèi pé fére féta voué lé-z-amì. Ma, can lo votro bouébo i rétorne apré avèi peuccà to lo chén bièn voué lé petane, vo vo fiade tchoué pé llu lo vé pi gras ».
Lo pare y a répondu-lle : « Mon minà, tè t’é toudzor voué mè é to sen qu’i è dé mè y è co dé tè. No fa fére féta é étre contèn perquè lo tén frére y ére mor é y è tornà én via, y ére perdù é n’en rétrouva-lo ».

Evangile selon Luc, 15 : 11-32 du Nouveau Testament

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Lo minà prodeugo

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Ita

L’enfant prodigue

Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : « Père, donne-moi (*) la part de fortune qui me revient » Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, rassemblant tout son avoir, le plus jeune fils partit pour un pays lointain et y dissipa son bien en vivant dans l'inconduite.
Quand il eut tout dépensé, une famine sévère survint en cette contrée et il commença à sentir la privation. Il alla se mettre au service d'un des habitants de cette contrée, qui l'envoya dans ses champs garder les cochons. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait. Rentrant alors en lui-même, il se dit : « Combien de mercenaires de mon père ont du pain en surabondance, et moi je suis ici à périr de faim ! Je veux partir, aller vers mon père et lui dire : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi ; je ne mérite plus d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes mercenaires ». Il partit donc et s'en alla vers son père.
Tandis qu'il était encore loin, son père l'aperçut et fut pris de pitié ; il courut se jeter à son cou et l'embrassa tendrement. Le fils alors lui dit : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi, je ne mérite plus d'être appelé ton fils ». Mais le père dit à ses serviteurs : « Vite, apportez la plus belle robe et l'en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ». Et ils se mirent à festoyer.
Son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des danses. Appelant un des serviteurs, il s'enquérait de ce que cela pouvait bien être. Celui-ci lui dit : «C'est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé». Il se mit alors en colère, et il refusait d'entrer. A son père qui était sorti l’en prier, il répondit : «Voilà tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un seul de tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau, à moi, pour festoyer avec mes amis mais quand ton fils que voici revient-il, après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu fais tuer pour lui le veau gras ! ». Mais le père lui dit : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait bien festoyer et se réjouir, puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ».

Tiré de : Évangile selon Luc, 15 : 11- 32 du Nouveau Testament

Fra

L’enfant prodigue

Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : « Père, donne-moi (*) la part de fortune qui me revient » Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, rassemblant tout son avoir, le plus jeune fils partit pour un pays lointain et y dissipa son bien en vivant dans l'inconduite.
Quand il eut tout dépensé, une famine sévère survint en cette contrée et il commença à sentir la privation. Il alla se mettre au service d'un des habitants de cette contrée, qui l'envoya dans ses champs garder les cochons. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait. Rentrant alors en lui-même, il se dit : « Combien de mercenaires de mon père ont du pain en surabondance, et moi je suis ici à périr de faim ! Je veux partir, aller vers mon père et lui dire : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi ; je ne mérite plus d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes mercenaires ». Il partit donc et s'en alla vers son père.
Tandis qu'il était encore loin, son père l'aperçut et fut pris de pitié ; il courut se jeter à son cou et l'embrassa tendrement. Le fils alors lui dit : « Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi, je ne mérite plus d'être appelé ton fils ». Mais le père dit à ses serviteurs : « Vite, apportez la plus belle robe et l'en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ». Et ils se mirent à festoyer.
Son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des danses. Appelant un des serviteurs, il s'enquérait de ce que cela pouvait bien être. Celui-ci lui dit : «C'est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé». Il se mit alors en colère, et il refusait d'entrer. A son père qui était sorti l’en prier, il répondit : «Voilà tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un seul de tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau, à moi, pour festoyer avec mes amis mais quand ton fils que voici revient-il, après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu fais tuer pour lui le veau gras ! ». Mais le père lui dit : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait bien festoyer et se réjouir, puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! ».

Tiré de : Évangile selon Luc, 15 : 11- 32 du Nouveau Testament