Vinì dzu dé montagne (patoué dé l'indret dé Dounah)
Hize daréi ten y a tot tchandjà mouéi, ma lou dzor qué lé vatse végno dzu dé mountagne y è incò na gran feuhta per lé valet é lou mountagnìn.
Dzèque, y è pamé djeumme in coou…
Ou dzor d’incouèi pout féré-sé qué sé vén dzu dé mountagne avouèi lou camio. Lé tsémén da fére son pieu queurt é y an tchandjà apréi lé travai qué y an sta fét sou post. Nou sembie lon dé penséi a hi moumèn paréi spétchal qué marcave la fén dé na sijón rémarcabia per la nohtra soutchétà dé mountagnìn. Per hen, y è pa drolo qué lou piézì dé vive incorra helle émouchón y a ménà a l’ourganizachón, dépoué cahque an, di rétor coumme hize d’in coou qué ire. Son pamé la méma baga, hen y è sura. Ma fèi pa rente ! Ma coume iro-téi ?
La véya su mountagne durave 100 dzor, pocca pieu qué tréi més, dé Sen Bernar a Sen Métséi. Sen Bernar (15 Sin Djouàn) lé vatse lé pren, Sen Métséi (29 sétembre) lé ren.
Can s’aproutchave l’oura dé vinì dzu dé mountagne, mountagnìn é valet iro dé bounimour. La fatégga dé l’itsatèn ire a la fén, finì dé vive sensa vère caze gnun, baga nourmala per tchu hize qué van mountagne. Dzu in piàn, sé tournave trouvéi la faméye é lé amis. Dzu in piàn tot ire déférèn : lou travai, l’ande, lou ten, la mindzì… Per to hen valive bén la pèina dé fére na bella feuhta !
La feuhta intséménave dza la vèye, a pèina finì lé daréi travai. Souvèn lou mountagnìn fézive pourtéi su in sac a pan pyin da mindzì é dé doubión dé vén. Hen fézive intséménéi a penséi a dé piatéi déférèn dé la poulenta dé tchu lé dzor ou dé hen qué sé poulive tiréi fourra dou lahéi su mountagne !
Bén souèn, la vèye, s’alave gnanca coutsi-se.
Can arivave l’oura, tchut sendivo a htabio per lou daréi coou inté la sijón é dahtacavo lé vatse. Lé vatse pieu dégourdéye capivo to sétoou qué lou moumèn dé tournéi in piàn ire arivà.
Pieu tranquile réspét ou fourés, lé vatse prègne, ma pa incò préste a fére, avivo préssa d’arivéi i pahteurre dé l’outón, dzu ou piàn ou su i mayèn.
É a pèina sé rendivo conquio qué, in coou sourtéye, avrèyo pamé tournà a l’ahtabio dé l’itsatèn, lou lour pas sé fézive pieu sura, pieu dichidà, pieu alégro é lou son dé la sounaye, qué danhave ou lour coou, s’acourdave a hi di-z-atre vatse dou fioc.
Lé vatse partivo eunna apréi da l’atra daréi lou préméi berdzéi qué avive lou sén pieu béi tsapéi in teuhta, ayoù avive fihtchà, deun la gala, in piquió bousquet dé fiour alpinne. Daréi da sè arivavo lé rèine, hella di corne é hella dou lahéi, coun lé lour spétchal bousquet dé fiour frehtse.
Ou méh dou fioc, lé berdzéi é lé valet é, lou béi daréi, lou valet pieu dzouvenno. Lé brai sé mehquiavo a la mùzica di sounaye é a cahque réra bramada, tot deun l’ér dé na gran feuhta.
Can la fila traversave lé pais, lou mondo sourtive, fézive dé rémarque sé la bounna salutte di behquie, carihave lé behquie pieu belle, dézive dovve parolle per rire i mountagnìn, oufrive da bére é da mindzì a tchut.
Ire na feuhta a gneun finì. Can sé passave ou pais dé eun di vatséi hitta hé atendive lé vatse coun lou baquet in man é, can viyive lé sinne, lé fézive sorte dou fioc é lé ménave a htabio in carihen-le. Bén souèn lé vatse cougnissivo lou post é quitavo dza da soulette la coulonna per aléi a htabio.
La feuhta countinouave pé i méte é int’i féléi perqué, can lé vatse vénivo dzu dé mountagne, ire avouèi oura dé vénendze.
Texte écrit par Alexis Bétemps
Acoutì lo teste
Détsardjì lo teste
La dézarpa
Malgré les grands changements, la désalpe, la descente de l’alpage, est toujours une fête pour les arpians, les travailleurs de l’alpe, et pour les propriétaires de bétail.
Bien sûr, ce n’est plus comme autrefois…
Dans quelques alpages, la désalpe se fait en camion. Les parcours sont plus courts et les itinéraires sont changés suite aux innombrables modifications du territoire. La nostalgie pour ce moment crucial et spécial qui marquait la fin d’un cycle fondamental pour notre société d’éleveurs est encore vivante et diffuse. Ce n’est donc pas par hasard que le désir de vivre encore certaines sensation a porté à l’organisation, depuis quelques années, des désalpes qui s’inspirent à celles du passé. Elles ne sont plus comme autrefois, bien entendu. Mais peu importe ! Mais comment étaient-elles ? La campagne d’été à l’alpage durait 100 jours, un peu plus que trois mois, de la Saint-Bernard à la Saint-Michel. Saint Bernard (15 juin) les vaches les prend et Saint Michel (29 septembre) les rend.
Quand le moment de la désalpe approchait tous les arpians étaient de bonne humeur. La grande fatigue de l’été touchait à la fin, tout comme l’isolement relatif des gens de l’alpe. En bas, les arpians allaient retrouver la famille et les amis. En bas, tout allait être différent : le travail et son rythme, le climat, l’alimentation… Cela valait bien la peine d’être fêté !
La fête commençait la veille, à peine les derniers travaux achevés. Souvent, les propriétaires des vaches montaient avec le sac plein de nourriture et quelques fiasques de vin. Cela annonçait le retour prochain d’un menu plus varié où les produits du lait et la polente n’auraient plus eu le rôle central. Le plus souvent, la veille de la désalpe, les arpians n’allaient même pas se coucher.
Le moment venu, tout le monde descendait à l’étable pour la dernière fois de la saison et l’on détachait les vaches. Les vaches les plus intelligentes comprenaient instinctivement que le moment de regagner la plaine était arrivé. Apaisées après les ardeurs du printemps, les vaches, grosses bien que pas encore prêtes à mettre bas, avaient hâte de regagner les pâturages de l’automne qu’ils soient au plan ou au mayen. Et dès qu’elles avaient compris que leur sortie ne comportait plus un retour à l’étable d’été, leur pas se faisait plus sûr, plus décidé, plus gai et le son de la sonnaille, produit par un mouvement rythmé du cou, s’accordait avec celui des autres vaches du troupeau. Les vaches s’acheminaient en colonne derrière le premier berger qui arborait son meilleur chapeau feutre avec un petit bouquet d’edelweiss lié au ruban. Derrière lui suivaient les reines, celle des cornes et celle du lait, avec leur pitoresque « bosqué » de fleurs fraîches. Dans le troupeau, les « vatché » et les autres arpians et, tout au fond, le « tchitto ». Les cris se mélangeaient au concert des sonnailles et aux rares meuglements, le tout dans une athmosphère festive. Quand la file traversait les villages, les gens sortaient, faisaient des commentaires sur la prospérité du troupeau, caressaient les bêtes les plus belles, échangeaient avec les arpians quelques plaisanteries, offraient à boire et à manger à tout le monde. C’était une fête continue. Quand on traversait le village d’un « vatchéi », celui-ci attendait le bétail avec un bâton à la main et, quand ses vaches passaient, il les sortait du troupeau pour les accompagner à l’étable en les caressant. Souvent, les vaches reconnaissaient elles-mêmes les lieux et abandonnaient spontanément la colonne.
Et la fête continuait à l’intérieur des maisons et des caves, puisque la désalpe coïncidait avec les vendange.
Texte écrit par Alexis Bétemps
La dézarpa
Malgré les grands changements, la désalpe, la descente de l’alpage, est toujours une fête pour les arpians, les travailleurs de l’alpe, et pour les propriétaires de bétail.
Bien sûr, ce n’est plus comme autrefois…
Dans quelques alpages, la désalpe se fait en camion. Les parcours sont plus courts et les itinéraires sont changés suite aux innombrables modifications du territoire. La nostalgie pour ce moment crucial et spécial qui marquait la fin d’un cycle fondamental pour notre société d’éleveurs est encore vivante et diffuse. Ce n’est donc pas par hasard que le désir de vivre encore certaines sensation a porté à l’organisation, depuis quelques années, des désalpes qui s’inspirent à celles du passé. Elles ne sont plus comme autrefois, bien entendu. Mais peu importe ! Mais comment étaient-elles ? La campagne d’été à l’alpage durait 100 jours, un peu plus que trois mois, de la Saint-Bernard à la Saint-Michel. Saint Bernard (15 juin) les vaches les prend et Saint Michel (29 septembre) les rend.
Quand le moment de la désalpe approchait tous les arpians étaient de bonne humeur. La grande fatigue de l’été touchait à la fin, tout comme l’isolement relatif des gens de l’alpe. En bas, les arpians allaient retrouver la famille et les amis. En bas, tout allait être différent : le travail et son rythme, le climat, l’alimentation… Cela valait bien la peine d’être fêté !
La fête commençait la veille, à peine les derniers travaux achevés. Souvent, les propriétaires des vaches montaient avec le sac plein de nourriture et quelques fiasques de vin. Cela annonçait le retour prochain d’un menu plus varié où les produits du lait et la polente n’auraient plus eu le rôle central. Le plus souvent, la veille de la désalpe, les arpians n’allaient même pas se coucher.
Le moment venu, tout le monde descendait à l’étable pour la dernière fois de la saison et l’on détachait les vaches. Les vaches les plus intelligentes comprenaient instinctivement que le moment de regagner la plaine était arrivé. Apaisées après les ardeurs du printemps, les vaches, grosses bien que pas encore prêtes à mettre bas, avaient hâte de regagner les pâturages de l’automne qu’ils soient au plan ou au mayen. Et dès qu’elles avaient compris que leur sortie ne comportait plus un retour à l’étable d’été, leur pas se faisait plus sûr, plus décidé, plus gai et le son de la sonnaille, produit par un mouvement rythmé du cou, s’accordait avec celui des autres vaches du troupeau. Les vaches s’acheminaient en colonne derrière le premier berger qui arborait son meilleur chapeau feutre avec un petit bouquet d’edelweiss lié au ruban. Derrière lui suivaient les reines, celle des cornes et celle du lait, avec leur pitoresque « bosqué » de fleurs fraîches. Dans le troupeau, les « vatché » et les autres arpians et, tout au fond, le « tchitto ». Les cris se mélangeaient au concert des sonnailles et aux rares meuglements, le tout dans une athmosphère festive. Quand la file traversait les villages, les gens sortaient, faisaient des commentaires sur la prospérité du troupeau, caressaient les bêtes les plus belles, échangeaient avec les arpians quelques plaisanteries, offraient à boire et à manger à tout le monde. C’était une fête continue. Quand on traversait le village d’un « vatchéi », celui-ci attendait le bétail avec un bâton à la main et, quand ses vaches passaient, il les sortait du troupeau pour les accompagner à l’étable en les caressant. Souvent, les vaches reconnaissaient elles-mêmes les lieux et abandonnaient spontanément la colonne.
Et la fête continuait à l’intérieur des maisons et des caves, puisque la désalpe coïncidait avec les vendange.
Texte écrit par Alexis Bétemps