La querta di melè
Ll’î eun cou an fameuille que viquichè dedeun an pitchouda mèizòn i caro di veladzo. Comme la pi grousa partiya di fameuille d'eun cou, l'î an fameuille nombreuza. Tro nombreuza, pe rapor i pocca bièn que traillô : cattro pro su pe le greuppe é coutche croué tsan a l'eunvése. L'î to hen que lo pée de fameuille l'ayè eetó de se devantì. Lo pouo ommo é sa fenna, magrì leur-z-éfor, lo deur traille é le sacreficho de tcheu le dzor, l'aréoon pomì a mantchan-ì leur satte mèinoù é lo granpée, que l'ayè beuntoù vouitant'an. Eun bió dzor lo pée, la mor dedeun lo queur, mande querié lo pi groù di mignosse é lèi di : « Pagàn l'è tro vioù, pou pomì édjé eun campagne é hit èivîa n'arèn po proi de pan pe tcheu no. Mè é tè, vouì, no alèn i bouque é no améèn pagàn avouì no. Aprì, can veun teuppe, no lo abandoun-em-pe su la montagne. Â va me quiì la querta di melè pai, di mouente, lo natte l'arè coutsuza pe se topé ». Lo mignò adòn l’et aló i boi di melè, la prèi la querta, l’a coppéye-là eun dou é l’a pourto-lèi-nèn eunna di dô métchà. Can lo pée l’a demado-lèi lo pèquè, lo mignò l’a repondu-lèi : « Heutta l'è pe pagàn ; l'otra métchà, pappa, dze la vardo pe vo ».
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La housse du mulet
Il était une fois une famille qui vivait dans une petite maison au bout du village. Comme la plupart des familles d’antan, il s’agissait d’une famille nombreuse. Trop nombreuse, par rapport au peu de terrain qu’elle cultivait : quatre prés sur des pentes rocheuses et quelques misérables champs à l’ubac. C’était tout ce que le père de famille avait hérité de ses devanciers. Le pauvre homme et sa femme, malgré leurs efforts, leur dur labeur et leurs sacrifices quotidiens, n’arrivaient plus à entretenir leurs sept enfants et le grand-père, bientôt âgé de quatre-vingts ans. Un beau jour le père, la mort dans l’âme, fit venir l’aîné de ses garçons et lui dit : « Grand-père est trop vieux, il ne peut plus nous aider à la campagne et cet hiver nous n’aurons pas assez de pain pour tout le monde. Nous deux, aujourd’hui, nous irons chercher du bois dans la forêt et nous emmènerons grand-père avec nous. Ensuite, à la tombée de la nuit, nous l’abandonnerons sur la montagne. Maintenant va me prendre la housse du mulet, comme-ça, au moins, il aura quelque chose pour se protéger du froid de la nuit». Le garçon alors se rendit à l’étable du mulet, prit la housse, la coupa en deux et lui en apporta une moitié. Quand le père lui demanda pourquoi il avait fait cela, le garçon répondit : « Cette moitié est pour grand-père ; l’autre moitié, mon père, je la garderai pour vous ».
La housse du mulet
Il était une fois une famille qui vivait dans une petite maison au bout du village. Comme la plupart des familles d’antan, il s’agissait d’une famille nombreuse. Trop nombreuse, par rapport au peu de terrain qu’elle cultivait : quatre prés sur des pentes rocheuses et quelques misérables champs à l’ubac. C’était tout ce que le père de famille avait hérité de ses devanciers. Le pauvre homme et sa femme, malgré leurs efforts, leur dur labeur et leurs sacrifices quotidiens, n’arrivaient plus à entretenir leurs sept enfants et le grand-père, bientôt âgé de quatre-vingts ans. Un beau jour le père, la mort dans l’âme, fit venir l’aîné de ses garçons et lui dit : « Grand-père est trop vieux, il ne peut plus nous aider à la campagne et cet hiver nous n’aurons pas assez de pain pour tout le monde. Nous deux, aujourd’hui, nous irons chercher du bois dans la forêt et nous emmènerons grand-père avec nous. Ensuite, à la tombée de la nuit, nous l’abandonnerons sur la montagne. Maintenant va me prendre la housse du mulet, comme-ça, au moins, il aura quelque chose pour se protéger du froid de la nuit». Le garçon alors se rendit à l’étable du mulet, prit la housse, la coupa en deux et lui en apporta une moitié. Quand le père lui demanda pourquoi il avait fait cela, le garçon répondit : « Cette moitié est pour grand-père ; l’autre moitié, mon père, je la garderai pour vous ».