La grengreuille é la froumîa
La grengreuille l’a que santà to lo satèn,
parì ch’é trovaye sensa ren.
Can l’é arrevà lo croué ten,
Pa la mouendra vouire
Ni de mousse ni de véiche.
Obbledjaye l’armouna demandéi,
a la froumîa léi a cotèi,
en dièn de lèi baillì,
carque gran pe cheu nourrì,
canque a la chéijón novalla.
« Rendo totte, baillo parolla,
Lo pi tar a la feun de juillé,
Capital é entéré ».
La froumîa pistoou acrapîa,
Voya de pressèi gnenca éira mîa.
« Dequé t’a fatte to lo satèn ? »,
Di a cheulla dou bon ten.
« Zor é natte, che t’engrave pa,
A tcheu pachàn z’i santà ».
« T’a santà, me féi pléijì
é beun, ara te pou dansyì ! ».
Tiré de : « Fables choisies », Jean de La Fontaine, Éditions Hemma, Belgique, 1984
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La cigale et la fourmi
La cigale, ayant chanté tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit elle
Avant l’aôut, foi d’animal,
Intérêt et principal ».
La fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ? »,
Dit-elle à cette emprunteuse.
« Nuit et jour, à tout venant.
Je chantais, ne vous déplaise ».
« Vous chantiez ? J’en suis fort aise,
Eh bien ! Dansez maintenant ».
Tiré de : « Fables choisies », Jean de La Fontaine, Éditions Hemma, Belgique, 1984
La cigale et la fourmi
La cigale, ayant chanté tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit elle
Avant l’aôut, foi d’animal,
Intérêt et principal ».
La fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ? »,
Dit-elle à cette emprunteuse.
« Nuit et jour, à tout venant.
Je chantais, ne vous déplaise ».
« Vous chantiez ? J’en suis fort aise,
Eh bien ! Dansez maintenant ».
Tiré de : « Fables choisies », Jean de La Fontaine, Éditions Hemma, Belgique, 1984