La berdzie
N’i quetoù mon veladzo a dorz’an
P’alé berdzie
I sondzòn de la comba di Gran.
De l’ifouryì a l’aoutòn
Dou fromadzo,
Eun per de botte nouve
É eun petchoù solèrio
A la feun de la sèizòn.
Pappa l’ayè fé la patse
Lo dzor de la fèa
Avouì mon patròn.
Sen partì de bon matteun
Djeusto que lo solèi pouegnae
Le-z-aoue pasaon pamì
pe si sentì sensa feun
Pappa doàn é mé aprì
Pensao a mamma, i-z-atre pégno
Plen-a de magòn
Lo queur pezàn
Pi pezàn que la malétta
avouì la rémouie,
Le sabó
É le bombón di prie.
« Vèi-teu lé damòn
i méntèn di-z-abro é di prou ?
L’è lo clloutsé que abètse ».
La vouése de pappa
Dérendze me sousì.
Tsertso sa man tsada,
Rouida, plen-a de forse.
Pe mè l’è comme eun nitte.
Seutta sensachòn
me baille de coadzo.
Eun per de botte nouve
É cattro sou m’atégnon
A la feun de la sèizòn.
Ecouter le texte
Télécharger le texte
La bergère
J’ai quitté mon village à douze ans
Pour devenir bergère
Au sommet de la vallée du Grand.
Du printemps à l’automne
Deux fromages
Une paire de chaussures neuves
Et un petit salaire
À la fin de la saison.
Papa avait pris des accords
Le jour de la foire
Avec mon patron.
Nous sommes partis tôt le matin
On entrevoyait à peine le soleil.
Les heures ne passaient plus
Sur ce sentier sans fin
Papa devant moi et moi à suivre.
Je pensais à maman, aux petits
Pleine de chagrin,
Le coeur lourd.
Plus lourd que la malette
Avec les vêtements propres
Les sabots et les bonbons réglisse.
«Vois-tu là-haut,
Entre les arbres et les prés?
C’est le clocher qui surgit».
La voix de papa
Dérange mes soucis.
Je cherche sa main chaude,
Rugueuse, pleine de force.
Pour moi elle est comme un nid.
Cette sensation
Me donne du courage.
Une paire de chaussures neuves
Et quatre sous m’attendent
À la fin de la saison.
La bergère
J’ai quitté mon village à douze ans
Pour devenir bergère
Au sommet de la vallée du Grand.
Du printemps à l’automne
Deux fromages
Une paire de chaussures neuves
Et un petit salaire
À la fin de la saison.
Papa avait pris des accords
Le jour de la foire
Avec mon patron.
Nous sommes partis tôt le matin
On entrevoyait à peine le soleil.
Les heures ne passaient plus
Sur ce sentier sans fin
Papa devant moi et moi à suivre.
Je pensais à maman, aux petits
Pleine de chagrin,
Le coeur lourd.
Plus lourd que la malette
Avec les vêtements propres
Les sabots et les bonbons réglisse.
«Vois-tu là-haut,
Entre les arbres et les prés?
C’est le clocher qui surgit».
La voix de papa
Dérange mes soucis.
Je cherche sa main chaude,
Rugueuse, pleine de force.
Pour moi elle est comme un nid.
Cette sensation
Me donne du courage.
Une paire de chaussures neuves
Et quatre sous m’attendent
À la fin de la saison.