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La production de la grappa

grappa

La production de la grappa est une tradition antique bien ancrée en Vallée d’Aoste, favorisée par la grande tradition vinicole régionale et par le climat frais en automne qui permet une bonne conservation des marcs, matière première à la base du processus de production.

De nos jours encore, de nombreux petits producteurs distillent eux-mêmes leurs marcs, ou en s’associant entre eux, pour une consommation familiale. La période de production est la fin de l’automne (en novembre et décembre) lorsque, après la vinification, les marcs sont complètement fermentés (ou semi-fermentés). Les marcs sont en effet ce qu’il reste après le travail de traitement du raisin : peau, pépins, rafles, c’est-à-dire la partie ligneuse de la grappe. Une fois pressés et broyés, et en attente d’être distillés, les marcs sont conservés à l’intérieur de grands récipients hermétiques

Chaque petit distillateur ne peut distiller que durant un nombre de jours limité, déterminé sur la base des superficies de vignobles cultivées (qu’il en soit propriétaire ou locataire) ainsi que de la quantité de dérivés du vin ou de marcs produits, après en avoir demandé, chaque année, l’autorisation dans les bureaux préposés.

La distillation est effectuée suivant des techniques consolidées dans le temps. Les différentes phases se suivent dans un ordre bien précis, tel un rituel. Les alambics utilisés en Vallée d’Aoste pour la production de la grappa sont de trois types, différents les uns des autres suivant la méthode de réchauffement des marcs: à feu nu, au bain-marie et à la vapeur.

De nombreux alambics à feu nu sont chauffés au bois. Le petit distillateur choisit son bois et le prépare avec soin : les bois durs sont préférés tels que le hêtre, le chêne et le frêne (le bois doit être rigoureusement ramassé en phase de lune croissante) car ils brûlent lentement et uniformément.

La grappa doit s’écouler lentement, goutte après goutte ou bien en un filet très fin.

La première grappa qui sort de l’alambic, appelée « tête » (produit de tête), est jetée car elle contient des substances désagréables et même nocives pour l’homme.

Certains petits distillateurs ont l’habitude d’aromatiser la grappa une fois distillée. Ils y ajoutent des plantes aromatiques qu’ils trouvent sur le territoire comme le cumin, le thym et la rue officinale.

De nos jours comme autrefois, la grappa est aussi employée dans la médecine populaire, principalement par les rebouteux.

Parallèlement à la production familiale, la production industrielle suit, quant à elle, les procédures traditionnelles, à plus grande échelle bien entendu, favorisant ainsi une plus grande diffusion du produit au-delà des confins régionaux.

la grappa

Dans le raisin tout est bon, de ses grains pressés de nous offrir de quoi faire des vins délicieux jusqu’à son marc qui nous réserve un bien tout aussi précieux. 

À tel point que, sitôt les vendanges terminées, les alambics de toute la Vallée trépignent d’avoir à attendre encore de longues semaines avant qu’on ne les descelle, avant que ne se rallument les feux et que ne recommence le grand rituel.

Alors, chacun prend son mal en patience et se met à parier sur la qualité de la grappa à venir. Car c’est bien de la grappa valdôtaine dont on parle ici, de cette eau-d’envie de la vigne qui nous chauffe les joues après un grand repas, de cette petite pointe spiritueuse qui relève ni-vu ni-connu notre café. 

Certains d’entre nous l’aiment jeune, simple et cristalline, d’autres la préfèrent d’ambre, affinée dans des fûts de bois, sans oublier ceux qui ne la dégustent que parfumée d’herbes ou de fruits. 

Question de goûts et de couleurs… sauf que lorsque les petits distillateurs de la Vallée sortiront enfin de leur retraite, que leur cérémonie alchimique reprendra dans les vapeurs de l’automne, nous trinquerons tous ensemble à la santé de l’homme et du raisin.

L’alambic constitue un véritable bien de famille, qu’on laisse en héritage aux générations successives qui continuent à l’utiliser pour continuer la tradition familiale malgré le dur labeur et les désagréments causés par un équipement antique.
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Dans les fûts de bois, l’eau-de-vie repose. Elle vieillit. Elle prend une couleur d’ambre et un goût velouté pour le plaisir de nos bouches.
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Le dernier souffle de l’automne...
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Des abricots, des framboises, toute sorte de fruits fondent leur saveur et leur couleur dans ce liquide transparent.
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Trinquons à la santé de l’homme et du raisin… avec modération !
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